Libéré faute d'encre dans un fax : "c'est lamentable"

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avec AFP , modifié à
POLEMIQUE - Le principal suspect après la mort d'un disc-jockey en 2011, en Seine-Saint-Denis, a été libéré mercredi. Sa veuve est en colère.

Il n'y avait plus d'encre dans un fax. Le principal suspect dans le meurtre d'un disc-jockey battu à mort en 2011, en Seine-Saint-Denis, a été libéré mercredi à cause d'un problème de procédure. "Il est sorti hier à 17 heures de la maison d'arrêt de Villepinte. Le parquet de Bobigny n'avait pas d'encre dans son fax et un papier n'est jamais parvenu à la chambre de l'instruction", a confirmé Bernard Benaïem, avocat de la famille de la victime. Le conseil s'est d'ailleurs dit "plus qu’affligé" par cette affaire. "C'est juste lamentable", a confié la veuve de la victime au micro d'Europe 1.

L'incompréhension et la peur de la veuve. La veuve du disc-jockey a fait part de son incompréhension, dénonçant un épisode "lamentable". "Ils n'ont pas mis d'encre dans un fax ! C'est juste lamentable. Il n'a pas de bracelet, il est libre comme tout le monde. Il doit juste se présenter au procès. J'ai peur qu'il ne se présente pas !", a-t-elle affirmé au micro d'Europe 1. 

Retour sur les faits. La nuit de la Saint-Sylvestre 2011, Claudy Elisor, un père de famille de 33 ans et DJ amateur, avait été frappé à mort par une dizaine de personnes pour avoir refusé l'entrée d'une soirée qu'il organisait au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis. Considéré comme le principal suspect, un homme avait été interpellé peu de temps après les faits et écroué. Une seconde personne avait été interpellée en novembre 2012 et placée en détention provisoire également.

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L'avocat du suspect contestait sa détention. L'avocat du principal suspect, Me Gilles-Jean Portejoie, a confirmé jeudi avoir saisi la chambre de l'instruction pour demander la libération de son client car il estimait qu'il était "détenu arbitrairement". "Il avait fait appel de son maintien en détention et le délai pour statuer, qui est de 20 jours, était dépassé. Après plusieurs allers retours entre la chambre de l'instruction et la Cour de cassation, on nous a donné raison sur ce retard. Une enquête a déterminé que c'est un défaut d'encre dans un fax qui avait empêché l'appel de mon client d'être envoyé", a-t-il précisé.

"Des risques de ne pas le voir comparaître". Ma cliente et ses deux enfants attendent un procès depuis des années. Ils sont affligés, ils savent que maintenant il y a des risques de ne pas voir comparaître l'un des auteurs", a réagi Me Benaïem. Pour Me Portejoie, "satisfait que le droit ait été appliqué", son client va désormais pouvoir "préparer sa défense sereinement". "Un homme qui se dit innocent ne se dérobe pas", a-t-il dit.

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