Les trafiquants de drogue communiquaient par Tatoo

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avec Jacques Thérence , modifié à
COMME DANS LES 90's - Un tentaculaire trafic international de cocaïne colombienne, chapeauté par une famille installée en région parisienne, a été démantelé.

Pour plus de sécurité, les trafiquants communiquaient… via le service de messagerie Tatoo. Un tentaculaire trafic international de cocaïne colombienne, chapeauté par une famille installée en région parisienne, a été démantelé mercredi. Cette filière de revendeurs inondait la région parisienne, une autre la région marseillaise, deux étaient actives dans les Alpes-Maritimes, et une dernière opérait en Italie. Seize personnes ont été mises en examen mercredi.

La drogue récupérée à Roissy grâce à la complicité de bagagistes. Ces interpellations mettent fin à une enquête de deux ans qui a permis de remonter les différents itinéraires de la drogue et d'identifier l'intégralité de la filière - du narco-trafiquant colombien aux petites "mules" des Alpes-Maritimes. La drogue colombienne s'envolait du Pérou, du Venezuela et de Républicaine dominicaine.

A l'aéroport, elle était glissée dans les bagages de voyageurs. La plupart du temps, les valises de ces passagers étaient directement remplacées par d'autres valises, remplies elles de cocaïne. Ces valises, qui contenaient parfois jusqu'à 35 kilos de drogue, étaient ensuite réceptionnées à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, avec la complicité de bagagistes. Dernière étape du périple, la marchandise était enfin écoulée en région parisienne, sur la Côte d'Azur et en Italie.

Des messages cryptés via Tatoo. Et pour être encore plus discrets, les organisateurs de ce trafic, très méfiants, conversaient avec des téléphones spécialement consacrés au trafic, mais aussi via le service de radiomessagerie Tatoo, ce qui leur vaudra le sobriquet de "réseau Tatoo". Cet ancêtre du téléphone mobile permet uniquement de recevoir des chiffres et des messages vocaux. Les trafiquants s'envoyaient par ce biais des codes sur l'arrivée des valises.

"Ces trafiquants avaient remis à l'ordre du jour, l'utilisation de radio messagerie Tatoo. Ce qui leur permettait de s'envoyer des messages cryptés, des numéros codés, bien souvent des références téléphoniques. Ils pensaient donc pouvoir communiquer en toute sécurité. De fil en aiguille, on est arrivé à remonter l'intégralité des membres équipés de Tatoo. Ce qui nous a permis de pouvoir, de temps en temps, suivre en direct leurs faits et gestes", raconte Philippe Frizon, chef de l'antenne de police judiciaire de Nice, interrogé par Europe 1.

150 kilos de cocaïne importés en France. L'enquête avait démarré dans les Alpes-Maritimes par la surveillance d'un intermédiaire, membre présumé du grand banditisme appartenant au "Gang des Alpes", une bande impliquée en particulier dans des dossiers d'extorsions. Très rapidement la police judiciaire de Nice avait reçu notamment l'appui de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants, basé à Nanterre, qui avait mis en place des surveillances.

Récemment, les policiers ont ainsi mis la main sur trois valises remplies de drogue, soit un peu plus de 70 kilos de cocaïne. Mais le double aurait été importé en France, soit 150 kilos. Seize personnes ont donc été mises en examen dans le cadre de cette enquête : onze d'entre elles ont été écrouées et cinq placées sous contrôle judiciaire.

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