Les parents d'un enfant handicapé touchent 2 millions d'euros

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avec Jeanne Daudet et AFP , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Les parents de Philippe avaient déjà fait condamner pour faute l'obstétricien qui l'a fait naître.

L'INFO. "On s'en fout de l'enrichissement personnel, on ne s'est pas battus pour ça." Cette mise au point, c'est celle de Vincent Giardina. Ce père de famille vient d'obtenir une provision de 2 millions d'euros pour assurer les soins et l'avenir de son fils. Philippe, né en juillet 2000, est lourdement handicapé depuis sa naissance en raison, la justice l'a reconnu, des fautes commises par un obstétricien. Le médecin a été condamné en 2012 mais les parents de Philippe se battent pour obtenir "la reconnaissance financière de ce qui s'est passé".

Un montant provisoire. Ils avaient donc demandé 12 millions d'euros afin d'assurer les soins et l'avenir de leur fils handicapé à 100%. La cour d'appel d'Aix-en-Provence a décidé lundi d'une somme provisionnelle de 2 millions d'euros et demandé, avant de fixer le montant définitif, des précisions notamment sur la prise en charge - institution ou famille - de l'adolescent une fois devenu majeur.

"C'est la vie de mon fils qui a été fracassée" :

Vincent Giardina : "c'est la vie de mon fils...par Europe1fr

"Des chiffres colossaux à la hauteur des fautes". "Nous ce qu'on veut, c'est que Philippe soit hors de danger, hors précarité. Qu'il soit pris en charge 24 heures sur 24", explique Vincent Giardina sur Europe 1. "Il se trouve que les chiffres sont astronomiques et colossaux mais c'est à la hauteur des fautes qui ont été perpétrées", poursuit le père de Philippe.

Un accouchement difficile. Sandrine Giardina, la mère de Philippe, avait accouché le 29 juillet 2000 dans une clinique de Cagnes-sur-Mer. Alors que la tête du bébé était mal positionnée, le médecin avait procédé à plusieurs tentatives d'extraction, notamment au moyen de spatules, en vain, avant de décider après plusieurs heures de procéder à une césarienne. Puis, selon Vincent Giardina, l'équipe médicale leur avait dit que l'enfant souffrait d'une maladie ante-natale.

Le médecin condamné. En janvier 2010, le tribunal correctionnel de Grasse statuant en première instance avait relaxé le Dr Toufic Seklaoui, estimant que les expertises ne prouvaient pas que l'asphyxie du nouveau-né, cause du handicap, s'était produite pendant l'accouchement. L'obstétricien a été définitivement condamné pour "blessures involontaires" et "altération de preuve" en 2012.

"Pas plus de 3 minutes seul". "Philippe ne parle pas, ne marche, il est incontinent, il est nourri par sonde. C'est un gaillard qui pèse 40 kg, qui a 13 ans, bientôt 14. Le porter à la main, ça n'est plus possible. Et il a six ou sept convulsions par jour, on ne peut pas le laisser plus de trois minutes tout seul. En tout cas, nous, on ne le fait pas", détaille encore Vincent Giardina. "C'est la vie de mon fils qui a été fracassée, la vie de notre famille", conclut-il.