Les marchés publics conditionnés à l'égalité salariale ?

Les femmes souffrent toujours d'inégalités salariales qui peuvent être importantes avec les hommes.
Les femmes souffrent toujours d'inégalités salariales qui peuvent être importantes avec les hommes. © MAXPPP
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Thomas Morel et Eve Roger , modifié à
L'Etat veut renforcer son arsenal législatif pour imposer l'égalité salariale entre hommes et femmes dans les entreprises.
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L'info. Malgré plusieurs réformes, la condition professionnelle des femmes reste en-deçà de celle de leurs homologues masculins. le gouvernement a donc décidé d'entamer une nouvelle série de réformes.Mercredi, en conseil des ministres, la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a présenté une loi-cadre sur la question. Le texte prévoit de couvrir un vaste champ : lutte contre la précarité, contre les violences faites aux femmes, réforme du congé parental, etc. Au milieu de toutes ces mesures, une veut contraindre les entreprises à changer de mentalité, en créant des sanctions fortes : les sociétés qui "oublient" l'égalité hommes/femmes ne pourront plus participer aux appels d'offres publics.

Qui est visé ? Dans le collimateur du gouvernement, il y a d'abord toutes les entreprises qui ont été condamnée par la justice pour discrimination salariale. Il y a aussi les patrons qui négligent la question de l'égalité entre les sexes : dans le secteur privé, selon l'Insee, les femmes gagnent en moyenne 27 % de moins que leurs homologues masculins et sont moins représentées dans les comités de direction.

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Renforcer l'arsenal. Des mesures pour faire bouger les lignes existent pourtant déjà : la loi oblige en effet les entreprises de plus de 50 salariés à prendre des mesures pour rééquilibrer les salaires, sous peine d'amendes pouvant atteindre jusqu'à 1 % de la masse salariale. La menace n'a pas encore produit d'effets : 60 % des sociétés continuent de discriminer les femmes.

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Les marchés publics, 10 % du PIB. L'exclusion des marchés publics se veut donc un nouveau moyen de mettre la pression sur les dirigeants qui traînent la patte. Et cette mesure n'est pas anodine : la commande publique représente en effet près de 10 % du PIB français. Dans certains secteurs d'activité, comme les transports ou la menuiserie, les appels d'offres de l'Etat représentent même jusqu'à 50 % de l'activité. Difficile, dans ces conditions, de faire l'impasse.