Les magistrats descendent dans la rue

Les magistrats manifestent mardi pour réclamer davantage de moyens.
Les magistrats manifestent mardi pour réclamer davantage de moyens. © MAXPPP
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avec agences
Les professionnels de la justice manifestent mardi pour réclamer davantage de moyens.

Près d’un mois et demi après la polémique autour de l’affaire Laëtitia, les professionnels de la justice manifestent mardi après-midi à Paris pour réclamer un "plan Marshall".

 

La mobilisation intervient alors que Michel Mercier a annoncé dans les colonnes de Ouest-Francela création de 485 emplois de magistrats, greffiers et éducateurs, en prévision des réformes à venir sur les jurés populaires, l'hospitalisation sans consentement et la justice des mineurs. Ces "moyens nouveaux", a-t-il dit, s'ajoutent aux "mesures d'urgence" annoncées le mois dernier, avec 400 vacataires "sur le terrain dès le mois d'avril".

 

Les manifestants, réunis à l'appel de 26 organisations syndicales et professionnelles, se sont notamment donné rendez-vous à 14h00 à Paris, place Saint-Michel, près du Palais de justice, pour se rendre aux Invalides. Une délégation doit être reçue à l'Assemblée nationale.

 

Quelques actions sont également organisées en région, selon les syndicats, qui ont aussi appelé à la grève et au renvoi des audiences non urgentes.

 

La suite de "l’affaire Laëtitia"

 

La manifestation de mardi fait suite au mouvement de protestation qui avait agité durant deux semaines en février le monde de la justice, scandalisé d'avoir été mis en cause par Nicolas Sarkozy dans l'affaire Laëtitia. Après le meurtre de la jeune fille, attribué à Tony Meilhon, un délinquant multirécidiviste, des enquêtes internes n'avaient finalement pas révélé de faute des juges.

 

"Personne ne sera dupe aujourd'hui dans le cortège, les annonces du ministre n'ont rien à voir avec le plan d'urgence que l'on demande", a averti le secrétaire général du syndicat de la magistrature (SM, gauche), Matthieu Bonduelle.

 

"Il faut un plan Marshall pour la justice, réfléchi sur la durée, tant sur les moyens que sur la méthode", a estimé Virgine Valton, vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). L'USM a chiffré à quelque "2 milliards d'euros de plus par an pendant dix ans" les sommes nécessaires pour mettre la justice française "au niveau des grandes démocraties".