Les familles d’autistes se mobilisent pour leur prise en charge

Des milliers d'autistes ne bénéficient pas de structures adaptées à leur handicap en France.
Des milliers d'autistes ne bénéficient pas de structures adaptées à leur handicap en France. © MAXPPP
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Damien Brunon et Sandrine Prioul , modifié à
TEMOIGNAGE - Treize familles lancent une procédure pour obliger l’Etat à trouver une place pour leurs enfants.

L’INFO. Début octobre, l’Etat avait été condamné par la justice à trouver une place en institut pour Amélie, une jeune handicapée dont les parents ne pouvaient plus s’occuper. En France, plusieurs dizaines de milliers d’autistes adultes seraient dans la même situation, à la charge seule des familles qui les gardent à domicile. Sur la base de cette décision, treize familles envisagent de saisir la justice à leur tour. C’est le cas d’une famille près de Rennes.

Dangereux pour lui même. Depuis quatre ans, la famille d’Hadrien multiplie les demandes en structures d’accueil spécialisées mais sans succès. Il n’y a plus de place pour prendre en charge ce jeune autiste sévère averbal de 22 ans qui souffre aussi de troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

La détresse d'une mère avec son fils autiste de...par Europe1fr

Son état se dégrade depuis quatre ans. Le problème est, notamment, qu’il devient dangereux pour sa famille et pour lui-même. “Ce qu’il peut supporter se réduit au fil des années. C’est peut-être lié à l’angoisse du vide. Il a compensé par un état fusionnel destructeur avec moi”, détaille sa mère Arline.

Une prise en charge adaptée. 24 heures sur 24, Arline s’occupe de son fils, mais elle est de plus en plus débordée. Hadrien alterne les caresses et les coups de tête envers elle. Un comportement agressif qu’il ne maîtrise pas. C’est notamment pour cela qu’elle souhaite qu’il soit pris en charge dans une structure spécialisée.

Pour qu’Hadrien soit pris en charge, elle en appelle au gouvernement pour une place en structure adaptée. “Je ne nie la nécessité de soin en hôpital psychiatrique mais une fois que la crise est gérée, si on lui propose l’oisiveté, il n’y a rien de pire”, s’inquiète-t-elle. Problème, à cause du manque de place généralisé et le profil autistique jugé trop lourd, le jeune homme n’a essuyé que des refus dans les centres d’accueil du département.

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