Les élèves français peinent à l'écrit

A l'entrée en 6e, le pourcentage d'élèves en difficulté de lecture dans le secteur de l'éducation prioritaire est passé de 20,9% en 1997 à 31,3% en 2007.
A l'entrée en 6e, le pourcentage d'élèves en difficulté de lecture dans le secteur de l'éducation prioritaire est passé de 20,9% en 1997 à 31,3% en 2007.
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avec AFP
Dans son "Portrait social" 2011, l'Insee note qu'ils sont de plus en plus nombreux en difficulté.

Cette fois-ci, ce ne sont pas ceux qui jouent les "Cassandre" sur la baisse du niveau des élèves qui le disent, mais l'Insee qui l'écrit. Dans son "Portrait social" 2011 de la France, rendu public mercredi, l'Institut national de la statistique et des études économiques l'assure : la proportion d'élèves en difficulté "face à l'écrit" a augmenté depuis une dizaine d'années en France et concerne aujourd'hui "près d'un élève sur cinq en début de 6e".

"L'augmentation du pourcentage d'élèves en difficulté face à l'écrit ces dix dernières années" est "un fait saillant" et "commun à nombre des évaluations" sur le niveau des élèves, écrit l'Insee.

L'orthographe dans le rouge

Les résultats de l'étude montrent une "stabilité" concernant les élèves "moyens", alors que la proportion des plus faibles augmente et leurs difficultés "s'aggravent".

L'Insee observe par ailleurs que si "la maîtrise des mécanismes de base de la lecture est stable", "les compétences langagières (orthographe, vocabulaire, syntaxe) sont en baisse, ce qui explique l'aggravation des difficultés de compréhension des textes écrits des élèves les plus faibles".

Les ZEP touchées de plein fouet

Autre constat de l'Insee : cette évolution est particulièrement marquée dans les collèges en zones d'éducation prioritaire (Zep), où près d'un tiers des élèves éprouvent des difficultés, contre un quart il y a dix ans.

"A l'entrée en 6e, le pourcentage d'élèves en difficulté de lecture dans le secteur de l'éducation prioritaire est passé de 20,9% en 1997 à 31,3% en 2007. En fin de collège, la proportion d'élèves dans les niveaux de performances les plus faibles (inférieurs au niveau 2) est passée de 24,9% en 2003 à 32,6% en 2009", détaille le rapport.

L'Institut précise cependant que "ces résultats ne permettent pas d'évaluer la politique des Zep car on ne sait pas quelle aurait été l'évolution des compétences des élèves dans ces zones sans sa mise en place". L'Insee relève toutefois qu'en France, les compétences des élèves sont plus liées qu'en moyenne dans l'OCDE à leur milieu social. Un lien qui "se renforce depuis une dizaine d'années, traduisant un accroissement des disparités sociales".