Les dentistes veulent doubler les tarifs

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avec AFP

Les chirurgiens dentistes ont appelé jeudi au doublement des tarifs des soins courants fixés par la Sécu, ce qui leur permettrait de ne plus compenser la stagnation de ces tarifs par des prix élevés des prothèses. Le doublement des tarifs des soins de base (extraction, carie, détartrage...) coûterait deux milliards d'euros, ont estimé l'association française dentaire (AFD) et la confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), lors d'une conférence de presse en marge d'un congrès à Paris. Le coût d'une extraction de dent, aujourd'hui fixé à 33 euros par la Sécu, passerait ainsi à 66 euros. L'objectif des dentistes est que cette augmentation soit prise en charge par l'assurance maladie et la complémentaire santé, sans que le patient paie plus qu'avant. Ils ont formulé cette revendication quelques jours après la publication d'une étude par 60 millions de consommateurs mettant en avant des "pratiques tarifaires excessives" chez certains professionnels.  Les soins les plus complexes (prothèse, orthodontie...), dont les dentistes définissent eux-mêmes les prix, génèrent un reste à charge élevé pour les patients, dont beaucoup renoncent à se faire soigner.

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"La faute à qui le reste à charge ?" a interpellé Catherine Mojaïsky, présidente du CNSD, visant les tarifs de l'assurance maladie qui n'ont pas bougé depuis 25 ans. En l'absence d'augmentation des tarifs des soins courants, les dentistes compensent avec les prothèses pour maintenir leurs revenus. Ils seraient prêts, selon Mme Mojaïsky, à baisser les prix des prothèses si les soins courants étaient mieux rémunérés. "Notre objectif n'est pas d'augmenter nos revenus, a-t-elle précisé. Notre objectif est de faire bouger les paramètres de manière à ce qu'on puisse travailler de façon cohérente. Aujourd'hui il y a un certain nombre d'actes que nos confrères refusent de réaliser parce que c'est trop peu payé." Elle estime ainsi que "le système aujourd'hui crée des déviances".  "On passe pour des voleurs, des escrocs, des vendeurs de prothèse alors que notre coeur de métier, c'est pas ça. Notre coeur de métier, c'est d'éviter d'avoir de la prothèse" en intervenant en amont, a-t-elle regretté.