Les dentistes low-cost épinglés

  • Copié
avec AFP

Apparition récente de centres dentaires low cost, tourisme dentaire dans certains pays européens: la profession dentaire a mis en garde vendredi patients et pouvoirs publics contre les dangers "pour la santé publique" de choisir ces modes de soins bon marché. Les pratiques de centres dentaires d'un type nouveau, en région parisienne et à Lyon, sont particulièrement dénoncées par le Conseil de l'Ordre des chirurgiens-dentistes, l'Association Dentaire Française (ADF) qui tient son congrès à Paris et la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), première organisation de la profession.

"Ces cliniques low cost ne choisissent que les soins qui sont très rentables, c'est-à-dire l'implantologie et la prothèse et négligent totalement les soins habituels (...) alors qu'elles doivent soigner tout le monde", a déclaré le président de l'Ordre Christian Couzinou lors d'une conférence de presse. Selon lui, des plaintes de patients ayant eu des "surtraitements" (par exemple la pose d'une couronne sur une dent pouvant être conservée) ou souffrant d'infections après les soins, commencent à arriver, notamment à l'Ordre départemental du Rhône.

>> À lire aussi : bientôt des dentistes low-cost à Paris

Une enquête réclamée

Des chirurgiens-dentistes ayant travaillé dans ces centres commencent aussi à témoigner. Ces centres dentaires s'adressent principalement à une clientèle défavorisée (cinq sont implantés en Seine-Saint-Denis). Il s'agit de personnes le plus souvent couvertes par la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) et soignées sans avoir d'argent à avancer. Ils  appartiennent à des sociétés de statut associatif, ayant pour nom Addentis et Dentexia. Sur internet, Addentis affiche par exemple un prix de 450 euros pour une couronne, soit moins de la moitié que ce qui est facturé dans la plupart des cabinets dentaires libéraux (92% des praticiens).

L'Ordre a réclamé au ministère de la Santé une enquête de l'inspection générale des affaires sociales (Igas), sans réponse jusqu'ici selon Christian Couzinou.