Les Bleus zappent leurs supporters

Après leur défaite face à l'Espagne, les Bleus n'ont pas daigné saluer leurs supporteurs à leur arrivée en France dimanche.
Après leur défaite face à l'Espagne, les Bleus n'ont pas daigné saluer leurs supporteurs à leur arrivée en France dimanche. © REUTERS
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Marion Sauveur avec Mathieu Charrier et agence , modifié à
Après leur élimination en quart de finale, les footballeurs français ont évité les supporters.

"Ils sont nuls". La poignée de supporters venus accueillir l’équipe de France de football à son arrivée à l’aéroport parisien du Bourget dimanche ne cachait pas sa déception. Au lendemain de la défaite des joueurs de Laurent Blanc en quart de finale contre l'Espagne et un nouvel écart de comportement de Samir Nasri, les Bleus se sont une nouvelle fois fait distinguer. Et pas dans le meilleurs sens du terme.
"Le spectre de 2010" ?

De retour à Paris, les Bleus n'ont pour la plupart pas salué les supporters qui les attendaient espérant une photo, un autographe ou encore un petit mot, bravant le froid et la pluie. Ils se sont rapidement engouffrés dans des taxis ou des voitures particulières, se contentant de gestes de la main. Seuls les milieux de terrain Yann Mvila et Alou Diarra ont fait un détour pour passer quelques minutes avec leurs admirateurs.

Pour l’un des supporteurs plein d’amertume après cette indifférence rappelle celle du Mondial sud-africain. "On est en train de revivre le spectre de 2010 : des enfants trop gâtés, qui encaissent primes de match et salaires mirobolants. Ce n’est malheureusement pas une bonne image du sport", a-t-il regretté sur Europe 1.

Une attitude "impardonnable"

Deux ans après l'humiliation sud-africaine lors du Mondial, l'équipe de France a visiblement failli dans son opération de réhabilitation. L’attitude de plusieurs Bleus comme Samir Nasri et Hatem Ben Arfa a été désignée comme inqualifiable. L'ancienne ministre des Sports Roselyne Bachelot a même plaidé sur France 2 pour l'exclusion pure et simple de l'équipe nationale des joueurs posant de tels problèmes.

"On peut toujours rater un match et ça on peut le pardonner mais on ne peut jamais pardonner des comportements inadéquats parce que le football, ce n'est pas n'importe quel sport dans notre pays, c'est deux millions de personnes qui sont licenciées, c'est vraiment les idoles de toute une génération, de tous les gamins", a jugé l’ex-ministre. "Véritablement, c'est impardonnable", a-t-elle insisté.

L’ancienne ministre Valérie Pécresse a, quant à elle, jugé sur Europe 1 qu’"ils pourraient signer des autographes aux fans" surtout au "prix" où ils sont payés. "Ce serait la moindre des choses", a-t-elle noté. Selon l'accord conclu entre les joueurs et la Fédération avant la compétition, chacun partira en vacances avec une prime de 100.000 euros pour être parvenu en quarts de finale.

Quant à l’ancienne ministre des Sports de Lionel Jospin, Marie-George Buffet, elle a estimé sur Europe 1 que l'échec de l'équipe de France à l'Euro-2012 est semble-t-il dû à "un problème de formation des joueurs, d'encadrement". "Est-ce qu'on les forme à gérer leur carrière dans les clubs professionnels ou est-ce qu'on porte avec eux un projet collectif ?", s’est-elle interrogée avant de regretter que "les jeunes joueurs (soient) coupés de la vie réelle".

"Les Bleus doivent montrer un autre comportement"

L’ancien Bleu Robert Pirès regrette leur attitude. "Ce qu’on demande, nous, autres joueurs de l’équipe de France, c’est simplement de respecter ce maillot, qui est beau, qui a un passé et qui a des titres. C’est toujours un honneur de pouvoir représenter son pays. J’espère que les mentalités vont changer. Les joueurs doivent montrer un autre comportement", a jugé l’ex-footballeur sur Europe 1.

Samedi soir, le Bleu Samir Nasri a eu une altercation avec un journaliste de l'agence France Presse après le match, dans la "zone mixte" où les joueurs livrent leurs impressions aux journalistes après une rencontre. Le membre de l’équipe de France a d'abord refusé de parler aux reporters présents en les invectivant et en leur reprochant leurs écrits à son sujet. Et ce, alors que l'attaquant français s'était déjà illustré quelques jours plus tôt en lançant un "ferme ta gueule" à un journaliste juste après avoir égalisé contre l'Angleterre en phase de poule.