Lejaby : Montebourg et l'"union sacrée"

Le ministre et élu local Laurent Wauquiez est venu à la rencontre des ouvrières de Lejaby pour tenter de trouver un repreneur interessé par l'usine de lingerie.
Le ministre et élu local Laurent Wauquiez est venu à la rencontre des ouvrières de Lejaby pour tenter de trouver un repreneur interessé par l'usine de lingerie. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Le socialiste s'est rendu vendredi au chevet de l'usine Lejaby. Juste après Laurent Wauquiez.

En période de campagne électorale, le maintien d’une activité industrielle, qui plus est délocalisée par ses propriétaires, est un sujet très sensible. C’est pourquoi l'usine de lingerie Lejaby à Yssingeaux, en Haute-Loire, et ses 93 employées sont l’objet de toutes les convoitises. Le ministre de l'enseignement supérieur Laurent Wauquiez et le député socialiste de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg sont venus vendredi au chevet de l’entreprise proposer une offre de relance de l’activité.

Le gouvernement promet "9 repreneurs"

Après avoir annoncé disposer de plusieurs pistes sérieuses de reprise, Laurent Wauquiez était très attendu par les ouvrières du textile. Le ministre et maire du Puy-en-Velay, distant de quelques kilomètres, a soigné son intervention, débarquant seul avec sa voiture personnelle pour rencontrer les ouvrières.

Laurent Wauquiez a indiqué vendredi disposer de "neuf repreneurs industriels", parmi lesquels il privilégie trois "pistes sérieuses". Sans les nommer, le ministre a évoqué deux entreprises spécialisées dans le textile : un Français en lien avec des entreprises italiennes et une PME rhônalpine. La troisième entreprise, née à Yssingeaux, est un acteur de la maroquinerie de luxe. Selon le repreneur choisi, entre cinquante et l'intégralité des salariés seraient repris.

Wauquiez refuse de "vendre du vent"

L'ancien secrétaire d'Etat à l'Emploi a en outre affirmé que deux millions d'euros, pris sur un fonds étatique de revitalisation, étaient réservés à l'usine d'Yssingeaux "pour accompagner une réindustrialisation". "Mon obsession est de garder un site de production ici. (...) Je m’en fiche de savoir si le repreneur est amené par un élu de droite ou par un élu de gauche", a assuré Laurent Wauquiez pour répondre aux accusations de récupération politique. "Ce que je ne veux pas, c’est qu’on vous vende du vent", a-t-il lancé en guise de conclusion.

Montebourg promet une "union sacrée"

Une fois le ministre UMP parti, c’était au tour du socialiste Arnaud Montebourg, mandaté par le candidat PS François Hollande, de se rendre sur place. A son arrivée, le député de Saône-et-Loire a assuré qu'il n'y avait "pas de course" entre lui et Laurent Wauquiez. Il a même promis une "union sacrée autour des Lejaby", en cas de nécessité.

Pour Arnaud Montebourg, "l'objectif est que nous sauvions le savoir-faire français et que nous sauvions les emplois". "Toutes les bonnes initiatives sont à prendre", a-t-il ajouté. Il faudrait un tel suivi "partout dans tous les dossiers", selon lui.

Assya Hiridjee, ancienne de chez Kookaï Lingerie, à l'époque où cette licence était détenue par Princesse Tam Tam, et qui veut lancer prochainement une marque de lingerie "made in France", était aux côtés d'Arnaud Montebourg. Se disant très touchée par le sort du personnel, Assya Hiridjee a expliqué : "cela fait 26 ans que je suis dans ce domaine, c'est extrêmement technique" et les compétences sont donc précieuses. Elle n'a cependant pas précisé combien de salariés elle serait susceptible de reprendre. Après un tour de l'atelier, elle est entrée en réunion avec son équipe, Arnaud Montebourg et des responsables syndicaux pour examiner les possibilités de redémarrage de l'activité.