Le tueur en série Emile Louis est mort

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avec AFP , modifié à
Le tueur des "disparues de l'Yonne" a été retrouvé mort dimanche matin à Nancy, où il était hospitalisé.

L'info. Emile Louis, le tueur en série condamné en 2004 à la prison à perpétuité dans l'affaire des disparues de l'Yonne, est mort dimanche matin à Nancy, a-t-on appris de l'un de ses avocats, Me Alain Fraitag. Âgé de 79 ans, il avait été transféré il y a quelques jours de la prison d'Ensisheim (Haut-Rhin), où il purgeait sa peine, à l'unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de Nancy, en raison de la dégradation générale de son état de santé.

Un état général "inquiétant". Emile Louis avait été hospitalisé vendredi à Nancy, où son état général a été jugé "inquiétant" selon plusieurs sources concordantes. "Il fait des chutes à répétition, il a de nombreux escarres sur l'arrière du crâne. Il a perdu au moins 20 kilos", a indiqué une source proche du dossier. "Ironie du sort, son hospitalisation intervient alors qu'il devait être vu lundi par un expert médecin, dans le cadre d'une demande de suspension de peine pour des raisons de santé. Je crains que celle-ci devienne sans objet", a commenté son avocat.

Sept victimes. "Il est mort ce matin", a déclaré Alain Fraitag. Il avait été condamné à la prison à vie en 2004, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans, pour le meurtre de sept jeunes femmes, pupilles de la Direction départementale des affaires sanitaires (DDASS) qui avaient disparu dans la région d'Auxerre entre 1975 et 1979. La plupart de ces jeunes femmes avaient fréquenté le bus scolaire conduit par Emile Louis, qui était lui-même un ancien enfant de la DDASS. L'une d'entre elles avait été sa maîtresse et une autre avait été placée dans sa famille. Emile Louis avait également été condamné à 30 ans de réclusion criminelle avec une sûreté de 20 ans pour viols avec torture et actes de barbarie sur sa seconde épouse et agressions sexuelles sur la fille de celle-ci.

"Il part avec des secrets". Pour l'avocat des familles de victimes, Maître Didier Seban, joint pour Europe 1 par Sandrine Prioul, il y aura toujours de nombreuses zones d'ombre autour de son passé criminel : "Il part avec des secrets parce qu’il n’a jamais véritablement avoué les faits pour lesquels il a été condamné, sauf une fois quand il pensait que l’affaire était prescrite. Il n’a jamais décrit à la fois les supplices qu’il a fait vivre à ses victimes et le nombre de victimes qu’il a eues dans son parcours." Et d'ajouter : Ce qui est une leçon à la fois pour la justice et pour nous tous est qu’Il a fallu l’acharnement des familles de victimes pour faire que celui que la justice ne voulait pas poursuivre ou voulait oublier soit condamné alors que c’est l’un des pires tueurs en série du XXe siècle."