Le tout premier procès pour Servier

Les laboratoires Servier sont convoqués mardi devant le tribunal de Nanterre pour le premier procès lié au Mediator.
Les laboratoires Servier sont convoqués mardi devant le tribunal de Nanterre pour le premier procès lié au Mediator. © Maxppp
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avec Fabienne Le Moal , modifié à
Le laboratoire a dit mardi au tribunal qu'il refusait d'indemniser la première victime du Mediator.

Premier rendez-vous avec la justice pour Servier. Mardi, le laboratoire mis en cause dans le dossier du Mediator était convoqué devant le tribunal de Nanterre pour répondre aux accusations d’une patiente, qui a développé une valvulopathie après avoir pris de cet antidiabétique. Ce médicament, qui a été prescrit comme coupe-faim par de nombreux médecins, serait à l’origine des problèmes cardiaques de cette femme de 64 ans, selon un rapport d'experts. Elle réclame ainsi 125.000 euros de dommages et intérêts, pour toutes ses douleurs, son essoufflement et sa crainte que la maladie ne dégénère.

Défense très juridique pour Servier

L'avocate des laboratoires Servier a immédiatement contesté ce rapport d'expert de 67 pages, invoquant que le document n'avait pas été demandé par un juge. Par ailleurs, Me Nathalie Carrère a également expliqué qu'il n'était pas question, pour les laboratoires Servier, de contester que le Mediator a eu des effets indésirables. Toutefois, a-t-elle précisé, cela ne veut pas dire pour autant que cela engage la responsabilité des laboratoires. En l'état, a plaidé l'avocate de Servier, il n'est pas question d'indemniser cette victime.

Pour Me Charles-Joseph Oudin, l'avocat de cette première victime à demander réparation à Servier, cette position préfigure de l'attitude que le laboratoire risque d'adopter dans toutes les procédures. "Les laboratoires Servier contestent tout dans les expertises. Ça témoigne que Servier est absolument acharné à nier sa responsabilité et que contrairement à ses affirmations, il n'est pas prêt à prendre ses responsabilités et indemniser toutes les victimes", a déclaré l'avocat sur Europe 1.

"Nous contestons ce que nous entendons devoir contester quand il y a lieu. C'est la règle du jeu judiciaire", lui a répondu Me Carrère. Autre ligne de défense de Servier : tout médicament a des effets indésirables, ce qui ne veut pas dire pour autant que le Mediator était défectueux et que cela engage la responsabilité du laboratoire.

Le Protélos devant les autorités sanitaires

Autre rendez-vous décisif mardi pour les laboratoires Servier : les autorités sanitaires devaient se réunir pour se pencher sur un autre de leurs médicaments, le Protélos. Cet anti-ostéoporose est soupçonné d'avoir provoqué plusieurs dizaines de cas d'allergies graves. Il pourrait être interdit.