Le squelette retrouvé était-il celui d'un "ermite-reporter" ?

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Charles Carrasco , modifié à
Un squelette avait été découvert samedi dans le Tarn. Le population pense qu'il s'agit du corps d'Alain Carcenac. 

L'INFO. Des archéologues ont fait samedi une macabre découverte. Les membres d'un club recensant les cavités dans la vallée de l'Aveyron ont découvert dans une grotte du Tarn un squelette, qui pourrait être celui d'un homme vivant en ermite depuis des années et peut-être mort depuis plusieurs mois, raconte La Dépêche du Midi. 

Des vêtements et des casseroles dans la grotte. Les restes humains ont été trouvés samedi sur un matelas à même le sol, dans les environs escarpés et sauvages de Penne (Tarn), village pittoresque accroché à un piton rocheux et dominé par son château fort, ont précisé les gendarmes."Nous sommes arrivés devant l’une de ces grottes et j’ai remarqué qu’il y avait des vêtements pendus à un fil à linge et des casseroles et des bouteilles d’eau qui jonchaient le sol. J’ai compris qu’il s’agissait d’un lieu de vie. Alors j’ai crié : Y’a quelqu’un ? Mais personne n’a répondu", affirme Bernard Valette, président de la société spéléologique des Pays Castrais et Vaurais. Il s'avance alors et tombe sur la dépouille. 

Il était surnommé "l'Indien". Les ossements ont été transférés pour analyse à l'institut médico-légal de Toulouse. Des tests ADN et des relevés d'empreintes dentaires sont prévus pour tenter d'identifier le ou la défunte, ont ajouté les gendarmes. Des investigations sont menées dans la grotte, mais les gendarmes ne pensent pas avoir affaire à une mort suspecte. Mais pour les habitants et les élus, cela ne fait pas de doutes. Il s'agit des restes d'un ermite bien connu de la population, surnommé "l'Indien" pour son bandeau, qui vivait ici depuis une soixantaine d'années. "Je sais que c’est lui qui s’était aménagé cette cavité rocheuse. Il avait élu domicile ici il y a une dizaine d’années après avoir vécu plusieurs mois dans les bois de Vaïssac", affirme Michel Montet, le maire de Bruniquel, interrogé par le quotidien régional. 

Photographe en Nouvelle-Calédonie. "C’était un choix de vie. Il refusait la société, la religion et l’autorité. Il m’avait dit qu’il avait été reporter photographe en Nouvelle-Calédonie et qu’il avait vu des choses trop dures, qu’il voulait couper avec tout ça", rapporte le maire de Bruniquel. "Il avait complètement rejeté la société. Il ne demandait rien à personne, ni le RSA, ni les Restos du coeur. Il avait fait un choix de vie et l'assumait complètement. Il ne faisait de mal à personne non plus", a assuré le maire de Bruniquel, qui lui avait peu parlé parce que le maire représente l'autorité et qu'il y avait "des sujets qu'il valait mieux ne pas aborder" avec le marginal. 

Le reclus devait vivre de ce qu'il trouvait dans les poubelles, de fruits ramassés et de ce qu'on lui donnait ou lui déposait. Car il avait sympathisé avec quelques grands-mères et habitants de Bruniquel, selon le maire du village."On n'a jamais su" ce qui l'avait amené là et on ne lui connaît pas de proche, hormis une soeur qui habiterait le Tarn-et-Garonne et qui, il y a quelques années, avait lancé une recherche pour l'informer de la mort de l'un de ses parents, s'est souvenu le maire de Penne.Les habitants semblent être restés sans nouvelles de lui depuis quelques mois.