Le retour des algues vertes

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Karine Lambin , modifié à
Une première plage bretonne a fermé mercredi. Le phénomène est loin d’être résolu.

Elles ont fait leur apparition tardivement cette année en raison de la fraîcheur des températures. Mais maintenant que le soleil est revenu, les algues vertes prolifèrent de nouveau sur le littoral breton. A tel point que le maire de Kerlaz, dans le Finistère, a décidé de fermer temporairement la plage du Ris le temps de la nettoyer et de trouver une solution de stockage pour les algues.

La prolifération des algues vertes en Bretagne est un vieux serpent de mer qui a pris de l’ampleur ces dernières années. Et la mort de deux chiens en 2008 et d’un cheval l’été dernier a accéléré la prise de conscience de leur dangerosité. Le Premier ministre, François Fillon, s’était déplacé en personne sur les lieux pour déclarer la guerre aux algues vertes.

Le lisier de porc responsable

Les algues vertes se développent dans l’eau de mer dans les zones peu profondes et de préférence dans les milieux confinés comme les lagunes. On en trouve en Bretagne depuis une trentaine d’années. Elles prolifèrent quand il y a beaucoup d’azote. Il est généré en Bretagne par la fertilisation excessive des terrains agricoles avec du lisier de porc. Dans le département des Côtes d’Armor par exemple, on compte dix cochons par habitant.

La France s’est engagée à lutter contre les nitrates dans l’eau sous la pression notamment de la Communauté européenne. Mais la menace d’une amende à payer à Bruxelles s’est évanouie la semaine dernière. La Commission européenne a en effet refermé la procédure d'infraction contre la France concernant la teneur en nitrates des captages d'eau en Bretagne. Et l’adoption à l’Assemblée nationale, vendredi, d’un amendement sur les normes d’élevage fait craindre aux écologistes une recrudescence des algues vertes en Bretagne.