Le "ras-le-bol" des inspecteurs du permis de conduire

© MAXPPP
  • Copié
Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
En grève, ils protestent contre la réforme du permis entré en application le 1er juillet. 

L'INFO. Une forte mobilisation est attendue à compter de lundi parmi les inspecteurs du permis de conduire, appelés à se mettre en grève contre une réforme qui néglige et réduit, selon eux, leur mission de formation. Le Syndicat national Force ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière (Snica-FO), ultra-majoritaire, a appelé à une grève illimitée, tandis que le Syndicat national des personnels techniques, administratifs et de services (SNPTAS-CGT) a déposé un préavis pour une grève reconductible jusqu'au 19 septembre.

La réforme qui ne passe pas. Afin de raccourcir les délais pour passer le permis, le gouvernement a confié depuis le 1er juillet la surveillance de l'examen du code à des gendarmes et policiers en retraite, en attendant que cette activité soit déléguée à un prestataire agréé en juillet 2015. Et depuis le 1er août, l'épreuve de conduite a également été réduite de 35 à 32 minutes afin de permettre aux inspecteurs de faire passer un candidat supplémentaire par jour (13 au lieu de 12)."Cette réforme n'a été faite que pour produire des places d'examens sans une réflexion sur la qualité de la formation. (...) Ce n'est pas parce qu'on propose à l'usager de passer l'examen toutes les semaines que pour autant, il l'obtient. Si on ne réagit pas, un inspecteur ne sera bientôt plus qu'un agent qui produira de la place d''examen voiture", a expliqué Thomas Knecht, le secrétaire général adjoint du Snica-FO.

"Un vrai ras-le-bol sur le terrain". Ces appels interviennent moins de trois mois après une journée de grève, le 25 juin, à l'appel des deux mêmes syndicats, qui avait mobilisé plus de 80% des inspecteurs et provoqué l'annulation de 10.000 examens dans la journée. "Il est difficile de donner un nombre (de grévistes) mais la mobilisation s'annonce une nouvelle fois massive. Il y a un vrai ras-le-bol sur le terrain", assure Thomas Knecht, le secrétaire général adjoint du Snica-FO, qui représente près de 75% des agents. "Les agents sont à bout, ils ont l'impression d'avoir été trahis par le ministère (de l'Intérieur). On va de déception en déception", a ajouté le responsable syndical en évoquant un "dialogue de sourds".