Le procès du Mediator en suspens

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avec agences , modifié à
Le tribunal correctionnel de Nanterre doit trancher lundi plusieurs questions de droit.

Le premier procès pénal du Mediator, ce médicament accusé d'avoir causé 500 morts, aura-t-il lieu dès ce mois de mai ? Le tribunal correctionnel de Nanterre annoncera lundi en début d'après-midi si le procès qui s'est ouvert la semaine dernière peut se poursuivre. Dans la balance : plusieurs questions de droit.

La défense des Laboratoires Servier a en effet soulevé plusieurs points de procédure, susceptibles, s'ils étaient retenus, d'entraîner le renvoi à une date ultérieure du procès prévu pour durer jusqu'au 6 juillet.  A l'ouverture du procès la semaine dernière, les avocats des Laboratoires avaient notamment expliqué que le groupe pharmaceutique et son patron Jacques Servier, 90 ans, ne pouvaient être jugés pour des faits pour lesquels ils sont également mis en examen par des juges d'instruction de Paris. En effet, on ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits.

Servier en train de "gagner du temps" ?

Situation singulière, quelque 600 parties civiles ont misé sur une citation directe pour tromperie aggravée afin d'obtenir rapidement réparation, sans attendre la fin de l'instruction menée au pôle Santé de Paris. Dans le cadre de cette information judiciaire, Jacques Servier et six sociétés du groupe ont été mis en examen en septembre notamment pour tromperie et escroquerie.

Commentant la stratégie procédurale adoptée par Servier, Me Martine Verdier, avocate de l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) avait dénoncé une volonté de "gagner du temps et botter en touche pour éviter de s'exprimer sur le fond!" Les plaignants reprochent à Servier de les avoir délibérément trompés sur la composition du Mediator en ne les informant pas de "la nature anorexigène" de son principe actif, le Benfluorex, alors que ce dernier diffuserait dans l'organisme une substance toxique.