"Pour lui, Enis n’a eu aucune blessure physique. Pour lui, il n’a rien fait. Il est le seul à être éprouvé puisqu’il est en prison. Nous, ce que l’on vit depuis deux ans ? Il n’en a rien à foutre". Lundi, au premier jour du procès de Francis Evrard, le père d’Enis a fustigé "les manipulations" du violeur de son fils.
Lors de l’audience,le pédophile récidiviste de 63 ans a reconnu l'enlèvement et le viol de son fils de 5 ans, en août 2007 à Roubaix, tout en se posant en victime de crimes sexuels et de l'institution judiciaire.
"J'ai des pulsions. Est-ce que c'est parce que j'ai subi (des violences sexuelles) moi aussi ?", a raconté ce Franco-belge qui a passé plus de trente ans de sa vie en détention. Sous le feu des questions de l'avocat général Luc Frémiot, l’homme s'est agacé plusieurs fois pendant l’audience et a multiplié les déclarations désastreuses. "Enis n'a subi aucun préjudice physique, que je sache", a-t-il lâché. "Je vais te tuer", a s'est alors emporté le père d'Enis, confronté pour la première fois à l'agresseur de son fils.
Puis, s'affirmant victime de prédateurs sexuels qu'il a identifié avec difficulté, Francis Evrard a estimé aussi avoir été abandonné à ses "pulsions" pédophiles par l'institution judiciaire. "Si j'avais eu un traitement de castration chimique, je ne serais pas ici. Depuis ma libération de Caen, le 2 juillet, on m'a laissé faire ce que je voulais", a-t-il estimé.
"Tout cela ce sont des manipulations. Il dit moi, je suis un martyr. Moi je veux qu’on aide et ce sont les autres qui ne veulent pas", a dénoncé le père d’Enis, Mustafa Kocakurt, à la sortie du tribunal.
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