Le papy escroc se déguisait en postier

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Frédéric Frangeul avec Brigitte Rénaldi , modifié à
Une vingtaine de personnes ont été piégées par cet homme entre Nice et Toulon.

L’INFO. C’était son passe-temps préféré. Un homme de 74 ans a escroqué une vingtaine de personnes en se déguisant en postier pour leur subtiliser leur carte bancaire. La diffusion d’un portrait-robot a conduit à son interpellation jeudi dernier par la police à Nice.

Un premier contact téléphonique. Le mode opératoire du septuagénaire était toujours le même. La première phase consistait à repérer ses victimes dans l’annuaire en ciblant des femmes seules dont le prénom d’une autre époque pouvait attester de leur âge avancé. Par téléphone, et sous prétexte d’une lettre ou d’un colis endommagé à La Poste, il réussissait à obtenir le nom de la banque de ses victimes.

Un tour de passe-passe. Quelques jours plus tard, l’escroc actionnait la deuxième phase de son plan. Il rendait visite à ses victimes en tenue de postier, avec perruque et casquette, en affirmant être mandaté par leur banque. Il donnait alors à sa victime une enveloppe portant le logo de leur établissement bancaire pour y insérer leur carte prétendument périmée et le code secret correspondant. La victime, qui était censée remettre elle-même l’enveloppe à son banquier, ne se méfiait donc pas. Sauf que, durant la conversation, l’escroc trouvait toujours le moyen de subtiliser cette enveloppe pour la remplacer par une autre, dans laquelle il avait placé une carte factice.

"Un besoin obsessionnel". Devant les policiers, le fringant septuagénaire, qui a déjà un lourd casier judiciaire et qui était sorti de prison au mois de mai, a reconnu que ces pulsions de vol étaient plus fortes que lui. "Quand on lui demande la raison pour laquelle il fait ça, il nous répond ‘c’est un besoin obsessionnel’", a expliqué un policier. "C’était son passe-temps. Il passait sa journée à préparer ça. Il rentrait dans une espèce de transe", poursuit-il.

Un vingtaine de victimes. Le nombre de plaintes de victimes pour des arnaques similaires, une vingtaine au total, auront finalement eu raison du papy escroc. La diffusion d’un portrait-robot a conduit à son interpellation jeudi dernier par la police à Nice. A son domicile, les policiers ont découvert des pochettes plastifiées comprenant les noms de personnes contactées, des annuaires et des plans de ville.