Le nouveau Roland-Garros attendra

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Benjamin Bonneau, avec AFP , modifié à
La justice a estimé que l’accord entre la Ville de Paris et la Fédération française de tennis était "illégal".

Le nouveau Roland-Garros n’est pas prêt de sortir de terre. Pourtant, en 2011, la Ville de Paris a autorisé la Fédération française de tennis (FFT) à engager de vastes travaux pour agrandir et moderniser l’enceinte. Depuis, le projet accumule les contretemps : date de livraison repoussée, coût des travaux réévalué à la hausse et baisse des subventions publiques. Vendredi, c’est la justice qui a apporté une énième mauvaise nouvelle.

L’information. Le tribunal administratif a en effet donné deux mois à la Ville de Paris pour résilier la convention par laquelle elle a autorisé la Fédération française de Tennis (FFT) à agrandir le célèbre stade de tennis. La mairie de Paris a désormais la possibilité de demander le sursis à exécution du jugement, c'est-à-dire sa suspension, et de faire appel dans un délai de deux mois de la décision.

Pourquoi ce rejet ? La justice a estimé que la délibération du Conseil de Paris de juillet 2011 ayant donné son feu vert à la convention était "illégale", et ce pour deux raisons : l'information des conseillers de Paris au moment du vote n'avait "pas été suffisante" et le taux de redevance demandée par la Ville à la FFT était "manifestement trop faible au regard des avantages de toute nature consentis" car la nouvelle convention "porte sur une durée de 99 ans, exceptionnellement longue. Elle étend également de façon significative la surface de l'emprise concédée à la fédération (...) sans contrepartie financière suffisante", explique le tribunal.

RTR33C18

Les associations satisfaites… Agnès Popelin, secrétaire générale de l'une des associations requérantes, a salué cette décision et annoncé que les associations présenteraient à la presse, mardi prochain, "une solution alternative répondant au besoin d'extension de Roland-Garros, dans le respect du calendrier, et préservant le jardin botanique et le Bois de Boulogne". Cette solution passerait par une couverture partielle de l'autoroute A13, a-t-elle précisé.

… les élus aussi. Si la nouvelle ne fait sourire personne à la Ville de Paris, les élus écologistes au Conseil de Paris ont eux applaudi. "La Fédération française de tennis et la Ville de Paris, embourbées dans un projet absurde, ont mordu la poussière, comme l'avaient promis de longues dates les associations", se sont-ils félicités dans un communiqué. Ils ont été rejoints par deux conseillers UMP : "à Roland-Garros, Bertrand Delanoë, le maire du XVIe (Claude Goasguen, Ndlr) et la FFT se sont pris les pieds dans le filet!", ont ironisé David Alphand et Laurence Dreyfuss.