Le jour où le web a découvert Kerviel

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Une fois le nom du trader dévoilé, une course aux informations sur le trader s’est engagée.

Le 24 janvier 2008, en tout début de matinée, la direction de la Société générale convoque la presse et annonce une perte record de 4,9 milliards d'euros. La banque parle d’une "fraude" massive puis désigne un trader comme seul responsable. Qui est cet "homme qui vaut 5 milliards" ? : la question va agiter le web pendant quelques jours.

"A 13 heures, on était encore dans le mystère total", se souvient Fabien Cazeaux, reporter au service économie d’Europe 1. Puis, dans l’après-midi, les sites internet du Financial Times et du Daily Telegraph livrent un nom : Jérôme Kerviel. C’est le point de départ d’une chasse à l’homme, toute virtuelle.

La source Facebook

Le réseau professionnel Linkedin ou encore le site de l’association des élèves du Master "Management des opérations de marché" à l’université Lyon II ont servi de "sources" pour en savoir plus sur le parcours du jeune trader. Mais, c’est surtout le site de socialisation Facebook qui a été mis à profit pour obtenir au plus vite des informations.

"On a trouvé son profil et on s’est rué, on a commencé à appeler ses amis. Mais on a surtout laissé des messages parce qu’ils ont refusé de répondre", raconte Fabien Cazeaux. Au fil des heures, la plupart d’entre eux ont même quitté le cercle d’amis virtuels du trader. Mais une brèche avait bien été ouverte. "Le lendemain, la photo de Jérôme Kerviel qui était sur son profil Facebook se trouvait à la une des journaux du monde entier", rappelle Axel de Tarlé, journaliste d’Europe 1.

Et une semaine plus tard...

Etienne Paillard, qui ne travaille pas dans le monde de la finance et "voulait juste faire rire trois copains", se souvient aussi de ces quelques heures "surréalistes" où les inscriptions et les commentaires ont afflué sur son groupe "Ceux qui recherchent Jérôme Kerviel, l'homme qui vaut 4.9 milliards!!!".

Cette page, qui regroupait "ceux qui seraient prêts à toucher 10% de la somme en donnant des informations sur Jérôme Kerviel", a ainsi bouillonné pendant quelques jours. Mais au bout d’une semaine, "pas plus", le soufflet était retombé.