Le grand rabbin de France jette l'éponge

© Reuters
  • Copié
C.B , modifié à
Accusé de plagiat et de mensonges, Gilles Bernheim, a démissionné devant le Consistoire.

Le grand rabbin de France, Gilles Bernheim a finalement cédé à la pression du Consistoire. Après avoir reconnu plusieurs plagiats et avoué qu'il n'était pas agrégé de philosophie il a annoncé lui-même sa "mise en congé". Dans l'attente d'une nouvelle élection, l'intérim est assuré par le grand rabbin de Paris, Michel Gugenheim, et par le directeur de l'école rabbinique, le rabbin Olivier Kaufmann.

A lire - La pression monte pour le grand rabbin

Une démission sur demande du Consistoire ? Pour débattre de l'affaire, le Consistoire central israélite, instance qui décide d'attribuer le titre de Grand rabbin, a tenu jeudi un conseil exceptionnel. Officiellement, il ne pouvait qu'appeler à la démission de Gilles Bernheim, puisqu'un Grand rabbin ne peut pas être révoqué avant la fin de son mandat (2015 en l'occurrence). Cette démission constitue donc un événement sans précédent en France. Aucun Grand rabbin n'a en effet été remis en cause par le Consistoire, depuis la création du titre en 1808.

>> À lire : le grand rabbin de France passe aux aveux

>> Petit rappel des faits. Gilles Bernheim a reconnu la semaine dernière plusieurs plagiats, qu'il a qualifiés d'"emprunts", dans ses ouvrages Quarante méditations juives (2011), Le souci des autres au fondement de la loi juive (2002) et dans son essai contre le mariage pour tous, intitulé Mariage homosexuel, homoparentalité, et adoption : ce que l'on oublie souvent de dire. Il a également avoué qu'il n'avait pas obtenu l'agrégation de philosophie, contrairement à ce qui est indiqué sur plusieurs notices biographiques, notamment celle du Who's Who, expliquant avoir "laissé dire" ce mensonge à la suite d'un "événement tragique" dans sa vie. Et d'autres révélations pourraient suivre. Selon Le Figaro, Gilles Bernheim a également plagié la définition de l'humour par Vladimir Jankélévitch, dans un livre d'entretien avec le cardinal Barbarin.

Il ne voulait pas céder. Refusant jusqu'au bout de démissionner, Gilles Bernheim avait indiqué qu'il accepterait de quitter ses fonctions seulement sur demande du Consistoire. "Démissionner sur une initiative personnelle relèverait d'une désertion, d'un acte d'orgueil", se justifiait-il mardi soir, lors d'un passage sur l'antenne de Radio Shalom. Il a tenu à se défendre de nouveau, disant "n'avoir pas commis de faute dans sa fonction rabbinique".