Le geste fou des jumeaux mathématiciens

Les policiers de l’anti-gang ont dû intervenir mercredi pour maîtriser deux forcenés réfugiés à Pantin qui ont fait feu sur eux.
Les policiers de l’anti-gang ont dû intervenir mercredi pour maîtriser deux forcenés réfugiés à Pantin qui ont fait feu sur eux. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul , modifié à
Les auteurs d’une équipée mortelle mercredi à Pantin possédaient un arsenal impressionnant.

Ils disposaient d’un véritable arsenal de guerre. Les frères jumeaux mathématiciens qui ont fait feu sur les policiers de l’anti-gang mercredi à Pantin avaient en leur possession une quarantaine d’armes : deux mitrailleurs automatiques, un fusil d’assaut M16, des armes et des pistolets de tous les calibres. Des armes dont la détention est, pour certaines, totalement interdite.

Des universitaires brillants

Les frères jumeaux, âgés de 60 ans, n’avaient pourtant pas le profil de figure du banditisme. Après de brillantes études, Richard et Bernard L. exerçaient la profession d’enseignants-chercheurs à l’université parisienne de Jussieu. Bernard était en outre polytechnicien et membre du CNRS.

Les jumeaux vivaient chez leur mère, âgée de 96 ans, dans le pavillon familial de Pantin, en Saint-Denis. Tous deux célibataires et sans enfant, ils partageaient par ailleurs une même passion pour les armes. Ils pratiquaient le tir sportif, et avaient des autorisations pour certaines armes qu'ils détenaient.

Un différend familial à l’origine du drame

Tôt mercredi matin, Richard et Bernard L. s’étaient rendus chez leur frère, médecin dans le XVIIe arrondissement de Paris. Là, ils avaient tiré sur la porte de l’appartement avant de prendre la fuite pour se réfugier dans le pavillon familial de Pantin, en Seine-Saint-Denis.  Après une fusillade avec  les policiers de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), Richard L. s’était rendu. Son frère, Bernard L., s’était lui suicidé.

Les premiers éléments de l’enquête ont révélé qu’un différend familial pourrait être à l’origine du drame : le troisième frère, médecin, souhaitait en effet faire soigner Bernard pour des troubles psychologiques. Cette volonté aurait fortement déplu aux jumeaux. Bernard L., qui s’est donné la mort dans le pavillon après la fusillade, n'avait pas d'antécédents psychiatriques. Il avait uniquement suivi un traitement léger qu'il avait finalement arrêté.

La garde à vue de Richard L. prolongée

Richard L., dont la garde à vue a été prolongée jeudi soir,  devrait être déféré vendredi pour tentative d’homicide, détention d’armes de 1ère et 4e catégorie et association de malfaiteurs. Les enquêteurs devront également déterminer comment les jumeaux ont pu se procurer l’impressionnant arsenal qu’ils avaient en leur possession.