Le droit de visite trop souvent bafoué

26.000 plaintes ont été déposées en 2009 pour soustraction ou non-représentation d'enfant.
26.000 plaintes ont été déposées en 2009 pour soustraction ou non-représentation d'enfant. © MAXPPP
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avec Walid Berrissoul , modifié à
Quand des parents divorcés se voient privés de leurs enfants, la justice peine parfois à réagir.

De plus en plus de plaintes. En 2009, ils sont un peu plus de 26.000 à avoir porté plainte pour soustraction ou non-représentation d'enfant, contre environ 22.000 en 2001, indique jeudi Le Figaro. En 2009, la justice a prononcé seulement 892 condamnations, les autres plaintes étant classées sans suite.

La situation est difficile à vivre, comme l’a expliqué sur Europe 1 Louis, qui n’a vu ses cinq enfants qu’une fois depuis le mois d’octobre. A cette occasion, il n’a pu les voir que derrière une grille, chez les parents de son ex-épouse. "Je n’ai jamais pu les prendre dans ma voiture, les emmener un week-end chez mes parents, je n’ai pas pu les loger ni faire d’activités avec eux", raconte-t-il. "Je n’ai pas pu exercer ma paternité".

Louis est empêché de voir ses enfants par son ex-femme :

"Les enfants sont aliénés"

Il n’a pas non plus pu voir ses enfants le jour de la fête des pères. "Plus les mois passent, plus les enfants sont aliénés, ils me rejettent complètement". Louis craint pour l’avenir. "A partir du moment où l’un des enfants rentre dans l’adolescence, ça devient hyper-compliqué, voire impossible à rétablir", explique-t-il, décrivant l’impuissance des gendarmes.
La loi n'est donc pas appliquée, un constat qui s’explique, selon l’avocat Bertrand Cohen-Sabban interrogé sur Europe 1, par la lenteur de la justice et par l’"appréciation des faits" qui peut être faite. Car en effet, "dans l’inconscient, on peut avoir à l’esprit qu’un père, une mère qui ne représente pas ses enfants sera toujours moins coupable qu’un dealer", explique ce spécialiste du divorce.

L’avocat analyse également la hausse du nombre de plaintes, qu’il lie tout simplement à la hausse du nombre de divorces. Et souligne que ce genre de situation ne bénéficie en aucun cas aux enfants, "mêlés malgré eux à un conflit qui devrait rester celui des parents".