Le débat sur l'euthanasie a été relancé mercredi avec la remise d'un rapport contesté au gouvernement par l'Observatoire de la fin de vie et par la démission de la psychologue Marie de Hennezel de cet organisme.
Le Pr Régis Aubry, président de l'Observatoire national de la fin de vie, un organisme créé en 2010, a remis mardi au premier ministre François Fillon, un rapport destiné à "nourrir le débat sur toutes les questions que pose et posera la fin de vie en France".
"Les conséquences des progrès dans le champ de la santé font qu'on peut vivre très longtemps avec des maladies qui ne peuvent pas guérir et il y avait besoin pour nourrir un débat, souvent polémique, de s'appuyer sur des données factuelles", a expliqué mercredi ce spécialiste des soins palliatifs.
Le rapport montre notamment que la loi Leonetti de 2005, qui "interdit l'acharnement thérapeutique", est méconnue par les familles et encore peu appliquée par les médecins alors que "la France est un des pays qui médicalise le plus la fin de vie", a indiqué le Pr Aubry sur France Inter.
La psychologue Marie de Hennezel a fait savoir mercredi son désaccord sur le contenu de ce rapport qui "ne fait que compiler des études alors qu'il aurait fallu se rendre sur le terrain pour voir concrètement ce qui se passait".
Il y avait pourtant "urgence à savoir où étaient les blocages" dans l'application de la loi Leonetti, "qui devrait permettre en théorie de finir sa vie sans souffrance", a indiqué Marie de Hennezel dans un entretien au Parisien.
"Ce nouveau document a coûté 450.000 euros. Cette somme aurait pu servir à la mise en place d'une équipe se déplaçant dans les services hospitaliers en difficulté face à l'application de la loi", critique la psychologue, qui a choisi de démissionner de l'Observatoire.
Le Pr Aubry dément que le rapport ait coûté 450.000 euros et assure que "Marie de Hennezel (...) est partie également parce que l'observatoire refuse de se positionner dans une posture partisane sur la question de l'euthanasie".