Le commissaire aurait giflé une avocate : un juge saisi

Le siège de la DCRI (photo d'illustration).
Le siège de la DCRI (photo d'illustration). © MAXPPP
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avec Pierre de Cossette , modifié à
INFO E1 - Une information judiciaire a été ouverte vendredi après la plainte d’une avocate qui affirme avoir été giflée par un commissaire à la DCRI.

Le procureur de Nanterre a décidé de saisir un juge d’instruction, après la plainte d’une avocate qui affirme avoir été giflée par un commissaire à la DCRI, selon les informations recueillies par Europe 1. Une information judiciaire a été ouverte vendredi pour "violences sur avocat par personne dépositaire de l’autorité publique". L’enquête, ouverte le 2 avril, au lendemain de la plainte, n’a pas permis d’établir si le commissaire de police, âgé de 55 ans, a effectivement giflé cette avocate de 37 ans, en marge d’une garde à vue. "D’où le besoin d’investigations supplémentaires", a précisé à Europe 1, le procureur de Nanterre, Robert Gelli.

"Petite conne". Les faits remontent au 1er avril. Un consultant informatique est convoqué à la DCRI, à Levallois-Perret. Il doit être entendu dans le cadre de l'enquête ouverte sur l'identité du suspect de l'attentat-suicide commis en Bulgarie, contre un bus transportant des touristes israéliens, en juillet 2012. Placé en garde à vue, le consultant bénéficie alors d'une avocate commise d'office et invoque son droit au silence. Au départ, la garde à vue se déroule donc de manière tout à fait classique. Jusqu'au moment où le commissaire qui auditionne le client de l'avocate lui signifie qu'il n'a rien à lui reprocher. L'avocate suggère donc au commissaire de faire figurer ce point important à la procédure. Elle demande également que son client soit remis en liberté.

Là, le commissaire âgé de 55 ans, aurait giflé la jeune femme en la traitant de "petite conne". Il serait ensuite sorti précipitamment de la pièce. Choquée, l'avocate pense toutefois à prendre en photo sa joue endolorie. Elle se rend ensuite à l'hôpital franco-britannique de Levallois, où, après avoir été examinée, elle obtient un jour d’Interruption temporaire de travail (ITT). Dans la foulée, elle porte plainte.

Parole contre parole. Le lendemain, elle est entendue à l'IGPN et confrontée au commissaire de police, présenté comme un fonctionnaire expérimenté. Ce dernier nie avoir été violent avec la jeune femme. Europe 1 a pu le contacter et il ne souhaite pas faire de commentaire. Mais ceux qui le connaissent, policiers et magistrats n'y croient pas. Ils décrivent en effet un grand professionnel. Sauf que, l'avocate, âgée de 37 ans, jouit de la même réputation auprès de ses collègues des Hauts-de-Seine.

Des "investigations supplémentaires". Depuis mercredi, le procureur de Nanterre a sur son bureau le rapport de la police des polices. Il a donc décidé vendredi de saisir un juge d’instruction pour mener des investigations supplémentaires, sur cette affaire qui repose sur du parole contre parole.