Le "barbouze" de Renault contre-attaque (JDD)

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La fausse affaire d'espionnage, qui a éclaté en janvier 2011 au sein de Renault, continue de faire couler beaucoup d'encre. Sorti de prison en novembre dernier, Dominique Gevrey, l’enquêteur de Renault et l'auteur supposé des faux rapports d'enquête visant trois cadres contre-attaque dans un entretien au JDD. L'ancien agent secret se dit victime de sa "source". "J'ai été piégé par le "Belge" (la source, NLDR) qui nie aujourd'hui avoir fait les rapports (sur les trois cadres)", affirme-t-il. Dominique Gevrey en veut par ailleurs à Renault. "Quand tout s'est effondré, il fallait un blaireau, et cela a été moi", explique-t-il. "J'espère que la justice démontrera que je n'étais pas le seul en contact avec 'le Belge' ", ajoute l'ancien agent secret. Convoqué en février, l'homme "compte remettre au juge un ordinateur'" qu'il a "retrouvé" et qui, dit-il, "contient pas mal de choses, notamment l'espionnage de certaines boîtes mails internes chez Renault".

Il dénonce par ailleurs les pressions effectuées au sein du constructeur. Dominique Gevreye évoque notamment une affaire de "fadettes" au sein de l'entreprise, en janvier 2011."Mon chef de service m'avait même convoqué pour me demander d'enquêter, sur instruction du président de Renault, sur une éventuelle "fuite" après une réunion où avait été évoqué le rachat d'Opel. Dominique Gevrey dit avoir reçu le numéro de portable de deux hauts cadres soupçonnés par Carlos Ghosn (PDG de Renault) d'avoir parlé à des représentants de l'Etat. "J'avais pour ordre de 'faire leurs fadettes'...Ce n'est pas moi qui m'en suis chargé, mais j'ai eu en mains le résultat", dit-il au JDD, précisant qu'"il aurait fallu une commission rogatoire d'un juge pour obtenir de tels renseignements".

Dominique Gevrey, reste mis en examen pour escroquerie en bande organisée". La justice le soupçonne d'avoir contribué à une escroquerie au renseignement en faisant accuser à tort d'espionnage industriel trois cadres de Renault.