Le Mont Saint-Michel boudé ?

Le point de départ des excursions doit être déplacé de 800 mètres
Le point de départ des excursions doit être déplacé de 800 mètres © Maxppp
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Assiya Hamza , modifié à
Des tours opérateurs pourraient boycotter le site pour 800 mètres de marche supplémentaires.

800 mètres de plus, 800 mètres de trop. Les tours opérateurs menacent de boycotter le Mont Saint-Michel dans les circuits des touristes japonais en raison de l'emplacement des futures navettes, rapporte lundi Le Télégramme.

Le point de départ des visites, auparavant à 2 kilomètres du site, a été éloigné de 800 mètres supplémentaires pour protéger le site.

"Nos clients viennent de Paris, ils font l'aller-retour dans la journée. Ils n'ont que trois heures et demie pour visiter le Mont. Il faut déjà une demi-heure pour monter à l'abbaye pour des marcheurs normaux", précise au quotidien Arnold Apfelbaum, directeur financier d'Emitravel, une société ne travaillant qu'avec des clients japonais.

Une facture plus salée pour les touristes

Un allongement également synonyme de coût supplémentaire pour les touristes nippons. Car ces excursions plus longues seront facturées plus chères. De quoi dissuader une clientèle dont les dépenses sont estimées à 80 euros en moyenne.

"Une baisse d'activité de 30% représenterait une perte de 7,2M€ par an pour le rocher", prévient Yoshitake Ko, représentant de cette clientèle japonaise, dans un courrier envoyé en mai à 24 élus cité par le site du quotidien.

Cet argument ne semble pas laisser indifférents les acteurs économiques du Mont Saint-Michel. La société Sodetour a décidé de faire appel de la décision du tribunal administratif de Caen du 12 juillet entérinant le déplacement du point de départ des navettes à 800 m du parking.

"Je suis prêt à regarder cette question et à voir, après que nous ayons fonctionné pendant un certain temps, si les difficultés dont on me parle ne peuvent pas être aménagées", a-t-il poursuivi, avant de souligner : "on travaille au rétablissement du caractère maritime du Mont Saint-Michel", a déclaré mardi sur Europe 1 Laurent Beauvais, président du conseil régional de Basse-Normandie et président du syndicat mixte du Mont Saint-Michel.