Le Drian/Drones : la France au "rendez-vous"

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avec AFP

Après avoir "manqué le virage" des drones de surveillance, la France ne ratera pas le "rendez-vous" des drones de combat, assure le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans une tribune publiée vendredi par le journal Les Echos.  "Ce rendez-vous, nous ne le manquerons pas", écrit-il dans ce texte consacré aux appareils sans pilote et intitulé "Drones: une stratégie pour la France et l'Europe, enfin".  Selon Jean-Yves Le Drian, les drones de combat, qui sont armés contrairement aux engins de surveillance, doivent "compléter voire remplacer nos flottes d'avions de chasse" à l'horizon 2030.  Soucieux de voir le pays se  doter de ces armements, faute d'avoir réussi à développer des projets de drones de reconnaissance, il souligne que "l'industrie française et européenne est à la pointe de cette technologie, comme l'a démontré le premier vol du drone Neuron au début de cette année", et "doit le demeurer". "Nous lui consacrerons à cette fin les moyens nécessaires", ajoute le  ministre, évoquant une "première réponse forte" à la question des drones qui, rappelle-t-il, était "sans réponse" pour l'armée française à l'arrivée de la gauche au pouvoir "il y a un an".

Dans l'immédiat, poursuit le ministre, le Livre blanc sur la Défense que le gouvernement vient de rendre public prévoit de "doter enfin la France de drones, pièces maîtresses du renseignement et de la guerre de demain". Il s'agira de drones de moyenne altitude longue endurance (MALE), aéronefs de reconnaissance capables de "parcourir de longues distances et d'observer de larges espaces pendant plus de 20 heures". L'US Air Force en possède 260 exemplaires, alors que l'Europe, paralysée par les hésitations des gouvernements et les rivalités entre industriels, n'en a pas produit un seul. 

Pour l'heure, l'armée française "continue à utiliser deux systèmes que l'on disait intérimaires au moment de leur lancement, en 2003", précise le ministre. Ils ont permis de sécuriser les opérations de désengagement en Afghanistan et de surveiller le nord du Mali pendant l'opération Serval. Reste que la France ne dispose actuellement, sur le très vaste théâtre malien, que de deux drones Harfang vieillissants, adaptés par le groupe EADS du Heron-TP de la compagnie Israeli Aerospace Industries. "Le temps presse. Notre besoin en drones nous impose d'être pragmatiques", affirme M. Le Drian, confirmant la livraison prochaine de deux drones Reaper du constructeur américain General Atomics "d'ici la fin de cette année". Rappelant avoir signé "dès le moins de juillet 2012" un partenariat avec Londres autour du drone tactique Watchkeeper de Thales, il indique par ailleurs avoir proposé aux partenaires européens un projet de "mise au point" de drones MALE "pour nos propres besoins".