Laguiole veut retrouver son nom

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
La ville a saisi la justice pour retrouver l’usage de son nom, déposé par un entrepreneur.

La commune aveyronnaise de Laguiole ne veut pas se laisser faire. Elle a saisi lundi le tribunal de grande instance de Paris afin de retrouver l'usage de son nom. Il est utilisé depuis 17 ans par un entrepreneur qui appose la marque Laguiole sur des couteaux importés d'Asie et sur une pléthore de produits. Ce détournement a conduit le maire, Vincent Alazard, à saisir le tribunal de grande instance (TGI) de Paris pour "parasitisme" et "pratiques commerciales trompeuses".

Des barbecues Laguiole

L'histoire commence en 1993. Gilbert Szajner, un particulier de Saint-Maur des Fossés, dans le Val-de-Marne, dépose la marque Laguiole pour désigner non seulement des couteaux, mais aussi du linge de maison, des vêtements, des briquets ou encore des barbecues. Contre redevance, il accorde des licences à des entreprises françaises et étrangères qui peuvent commercialiser sous le nom Laguiole des produits d'importation.

En février 2009, alors que la commune crée un nouveau logo et le dépose à l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi), Gilbert Szajner bloque la procédure, sous prétexte qu'il est l'unique détenteur des droits.

La justice déjà saisie

Ce n'est pas la première fois que Laguiole saisit la justice. En 1997, le TGI de Paris lui avait donné raison, en condamnant Gilbert Szajner pour contrefaçon. Mais en 1999, la cour d'appel avait infirmé cette décision, arguant que le couteau Laguiole était aussi largement produit à Thiers, en Auvergne, et considérant que le terme Laguiole était devenu "générique" pour désigner un couteau de forme particulière.

Cette décision fait dire aujourd'hui à Gilbert Szajner, très confiant, que "la chose a déjà été jugée". "Je développe la marque et ils veulent la récupérer", mais quel intérêt, demande-t-il, puisqu'"une commune ne peut exploiter son nom".