"La vérité sortira un jour"

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 - Après le non-lieu en faveur de son frère, Laurent de Villiers dénonce une "justice politique".

Laurent de Villiers ira jusqu’au bout. Malgré la décision de la Cour d'appel de Lyon de ne pas renvoyer Guillaume de Villiers pour viol devant une Cour d'assises, le fils de l'eurodéputé compte bien voir son frère jugé.

Au micro d'Europe 1, le fils de l'homme politique Philippe de Villiers ne cache pas sa déception. "J'ai l'habitude des injustices, ce n'est jamais facile, mais je suis de moins en moins naïf. Donc j'encaisse peut-être un peu plus rapidement que par le passé", commente-t-il.

"Une justice qui ne pourra jamais prétendre être forte"

L'affaire de Villiers a en effet connu de nombreux rebondissements judiciaires. Laurent de Villiers, le fils du président du Mouvement pour la France, avait déposé plainte en 2006 contre son frère pour des viols présumés, commis entre janvier 1995 et janvier 1997, alors qu'ils étaient tous deux mineurs.

Guillaume de Villiers avait alors été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en novembre 2006, avant que son frère ne retire sa plainte en 2007, pour finalement réitérer ses propos en 2008. S'en est suivie une longue bataille judiciaire qui a abouti en 2011 à l'annulation par la Cour de cassation du non-lieu prononcé par la Cour d’appel de Versailles en 2010.

"J'ai compris que la justice de ce pays était une justice politique" :

Après avoir retrouvé espoir, la décision de la Cour d'appel de Lyon de ne pas juger Guillaume de Villiers est un coup dur pour l'aîné. "J'ai compris que la justice de ce pays était une justice politique, en tout cas en ce qui me concerne.  C'est une justice qui ne pourra jamais prétendre être forte tant qu'elle acquittera le banc des accusés politiques", estime-t-il.

"Ils ont peur d'aller jusqu'au bout"

Selon Laurent de Villiers, qui vit actuellement aux États-Unis, la justice française est frileuse à dans ce genre d'affaire qui touche de près ou de loin des politiques. "Quand je lis le rapport et les arguments de la chambre d'instruction de Lyon, j'ai vraiment l'impression qu'ils ont peur d'aller jusqu'au bout. Ils reconnaissent d'un côté les abus sexuels prescrits et ignorent les viols prétextant qu'il n'y a pas suffisamment de charges", détaille le fils de Villiers.

"Je constate qu'Albin Michel publie le nouveau livre de Philippe de Villiers : Le roman de Charrette. Etonnant cette date de sortie, on annonce le 3 octobre la reconversion littéraire de Philippe de Villiers par son premier roman, le lendemain d'une décision de justice qui aurait pu être beaucoup plus grave", poursuit-t-il.

"La vérité sortira un jour"

Ce dernier assure que le dossier comporte pourtant les éléments nécessaires pour poursuivre son frère."Il y a plusieurs nouveaux témoignages qui ont révélé récemment  les travers pervers et les coutumes incestueuses de l'accusé et ces derniers écrits semblent être ignorés. Il y a plusieurs lettres sur une autre victime. Je veux aussi dire que des anciens camarades de classe de l'accusé semblent rapporter certaines coutumes dont je ne veux pas parler par pudeur", rapporte Laurent de Villiers.

C'est notamment pour ces témoignages à charge contre son frère que Laurent de Villiers garde espoir et compte bien aller jusqu'au bout. "Je suis sûr que la vérité sortira un jour, c'est pour ça que je ne lâche pas", assure-t-il. Laurent de Villiers compte donc se pourvoir en cassation "sans trop d'espoir". Et de conclure : "j'ai perdu confiance en cette justice qui m'apparait très faible. En ayant les yeux fixés sur la Cour européenne comme dernière possibilité.