La mystérieuse bactérie de l’hôpital de Chambéry

La bactérie identifiée dans les poches alimentaires du laboratoire Marette était inconnue jusque là. Photo d'illustration.
La bactérie identifiée dans les poches alimentaires du laboratoire Marette était inconnue jusque là. Photo d'illustration. © REUTERS
  • Copié
Damien Brunon et Anne Legall , modifié à
Responsable de la mort de trois nourrissons, elle a été identifiée mais était inconnue jusque là.

L’INFO. Le mystère reste entier concernant la bactérie qui a causé la mort de trois nourrissons à l'hôpital de Chambéry. Identifiée dans six des dix poches alimentaires du laboratoire Marette testées par l’Institut Pasteur, il s’avère qu’elle était inconnue jusque là. Capable de se développer dans des milieux très difficiles, on ne sait pas encore précisément comment elle s’est développée précisément dans ces produits sanitaires.

La bactérie garde ses secrets. “C’est difficile de parler de quelque chose qui n’a pas de nom or il s’agit d’une nouvelle espèce pour laquelle nous n’avons pas de nom, avoue le professeur Jean-Claude Manuguerra, de l’Institut Pasteur, au micro d’Europe 1. On ne connaît pas le milieu naturel de cette bactérie puisqu’on ne l’avait pas détectée avant”.

Ce que l’on sait, c’est que cette bactérie dégage des toxines puissantes. Elle est également dangereuse car elle est capable de se développer dans des milieux difficiles, à température basse et avec peu de minéraux. Elle fait partie d’une famille qui peut survivre facilement dans l’eau ou la terre.

Le laboratoire dans le viseur. Ce qui inquiète plus, c’est qu’on ne sait pas d’où vient la bactérie. Sur les six poches testées dans lesquelles l’Institut Pasteur à découvert la bactérie, trois d’entre elles n’avaient jamais été ouvertes. On peut donc penser que le germe viendrait de chez Marette, le laboratoire qui livre l’hôpital.

Plus d’inquiétude. Pour éviter tout autre problème, le ministère de la Santé a donc demandé à l’entreprise de suspendre sa production. Toutes les poches du lot du 28 novembre, concerné par la contamination, ont également été retirées des pharmacies des quinze hôpitaux que fournit le laboratoire.

L’inquiétude est d’autant plus limitée concernant les autre sites que les poches livrées à Chambéry étaient particulières. L’hôpital avait pour habitude de demander des poches alimentaires personnalisées pour chaque patient sur ordonnance du médecin. Les autres hôpitaux, chez qui aucune contamination n’a été constatée, étaient fournis en poches standard et n’ont pas eu de problème de contamination.

sur le même sujet, sujet,

La production d'un laboratoire suspendue

Des bactéries dans six poches

Les lots mis en cause "retirés"

Enquête sur la mort de trois nourrissons à l'hôpital