"La justice en danger" manifeste à Paris

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avec AFP

Regroupés derrière une banderole "la justice est en danger, unissons-nous !", des centaines de professionnels de la justice ont commencé à manifester mardi après-midi à Paris pour réclamer des moyens "dignes d'une grande démocratie européenne". "Justice à deux vitesses, il faut que ça cesse !", "la justice est dans la rue, Sarko, Mercier, vous êtes foutus !", criaient les manifestants, magistrats et avocats en robes, greffières, éducateurs, conseillers d'insertion, surveillants de prison. Partis de la place Saint-Michel, près du Palais de Justice, ils devaient se rendre jusqu'aux abords de l'Assemblée nationale.
"Les réponses du ministre sont complètement en dehors de la réalité", estimait Julie, conseillère d'insertion à Saint-Maur, dans l'Indre, à l'unisson des autres manifestants, qui trouvaient très insuffisants les moyens supplémentaires annoncés par le ministre de la Justice, Michel Mercier.

Dans une interview publiée mardi par Ouest-France, il a annoncé la création de 485 emplois de magistrats, greffiers et éducateurs, en prévision de réformes à venir, en plus de "mesures d'urgence" annoncées le mois dernier. "C'est un peu comme les mineurs qui retournent à l'école le jour de l'audience !", raillait Laureline Guillot, greffière, à propos de la coïncidence entre ces annonces et la manifestation. "Il faut un plan à long terme, pour nous mettre au niveau des grandes démocraties européennes", déclarait dans le cortège le juge antiterroriste Marc Trévidic, président de l'Association française des Magistrats instructeurs.
Il faut "sortir de la misère budgétaire", estimait aussi Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des Magistrats (majoritaire), qualifiant les mesures annoncées de "premier pas, pour faire face à de nouvelles charges, mais pas pour rattraper le retard historique".