La "fish pédicure" présente-t-elle un danger ?

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Thomas Morel, Eve Roger et , modifié à
EXCLU - L'Agence nationale de sécurité sanitaire s’inquiète de cette pratique venue d’Asie.

La "fish pédicure", vous connaissez ? Ce soin, proposé par un nombre grandissant d’instituts de beauté en France consiste à plonger ses pieds dans un bac rempli d’eau et de petits poissons qui mangent les peaux mortes. Depuis son apparition il y a trois ans, il connaît un succès incontestable. Mais, à en croire l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses), ce soin ne serait pas sans risque.

L’alerte. Il n'y a en effet aucune réglementation sanitaire pour encadrer cette pratique. Or un simple manque d'hygiène peut favoriser la transmission de maladies. L'eau, en effet, ne peut être désinfectée, sous peine de tuer les poissons. Si les clients sont porteurs de germes ou de bactéries, il y a donc un risque que ceux-ci se transmettent d'une personne à l'autre.

Y a-t-il danger ? D'après l'Anses, il n'y a pas de danger. Si la peau est saine, on ne risque rien. En revanche, certaines catégories de personnes sont particulièrement exposées. C'est le cas notamment des diabétiques, qui souffrent souvent de lésions aux pieds, des personnes dont le système immunitaire est fragilisé, ou encore de ceux qui ont des plaies cutanées. Dans ces trois cas, l'agence recommande de s'abstenir.

Quels poissons utiliser ? L'Anses s'inquiète aussi des poissons utilisés par les instituts. Pour la "fish pédicure", ils doivent normalement avoir recours à une espèce très spécifique, le "Garra rufa" ou "poisson docteur". Celui-ci a en effet la particularité de ne pas avoir de dents, et donc de pouvoir seulement "sucer" les peaux mortes.

Mais dans beaucoup de cas, ceux qui proposent ces soins des pieds optent pour d'autres poissons, plus gros et surtout bien équipés de dents. Le risque, c'est que le poisson, en avalant les peaux mortes, cause des micro-plaies, et facilite par la même occasion la transmission de maladies.