La famille Erignac en a "assez"

Charles-Antoine, le fils, Dominique, l'épouse, accompagnés de leur avocat vivent le cinquième procès de Claude Erignac. Le troisième pour Colonna.
Charles-Antoine, le fils, Dominique, l'épouse, accompagnés de leur avocat vivent le cinquième procès de Claude Erignac. Le troisième pour Colonna. © REUTERS
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avec Marie Peyraube
La famille du préfet a exprimé sa colère à la barre devant un Yvan Colonna impassible dans son box.

Au cinquième jour du procès Colonna, c'est la famille du préfet Claude Erignac qui a défilé à la barre. Entre dignité, lassitude et colère, la mère et ses deux enfants ont témoigné vendredi de leur ras-le-bol. "Depuis le 6 février 1998, la violence ne me quitte plus. La sauvagerie de cet assassinat ne me quitte plus. Aujourd’hui, on nous balade avec des prétendues révélations, s’emporte Charles-Antoine, 34 ans, le cadet des enfants Erignac. Notre famille est face à un deuil impossible".

Sans les regarder, Yvan Colonna se montre impassible dans son box. Celui que l’on accuse d’être à la tête du commando qui a assassiné le préfet Claude Erignac à Ajaccio en 1998 ne dit rien. La veille, il avait dit détenir de nouvelles informations sur le groupe des anonymes, informations qu’il ne dévoilerait que quand les personnes incriminées se présenteraient devant lui.

Une "lâcheté terrible"

Des propos qui ont le don d’agacer profondément Dominique Erignac, 68 ans. "N'est-ce pas une nouvelle tentative pour fuir ses responsabilités?", interroge-t-elle, avant d’hausser le ton. "Aujourd’hui, j’en ai assez, c’est l’acte le plus méprisable qui puisse exister ». Sa fille Marie-Christophine, 38 ans, ne pense pas autrement. « Ce n’est pas l’affaire Erignac, c’est l’assassinat de mon père. Cette violence, cette lâcheté est terrible", dit-elle les larmes aux yeux

Ce cinquième procès depuis 2003 (le 3e pour Colonna) sur cet assassinat affecte la famille du préfet. "Chaque fois, je me retrouve face aux membres du commando qui ont lâchement assassiné mon mari", explique Dominique Erignac, qui souhaite que "la vérité éclate, que la justice soit rendue à (son) mari".