La convocation de Guérini reportée

Jean-Noël Guérini, le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, est convoqué devant le juge lundi après-midi à Marseille.
Jean-Noël Guérini, le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, est convoqué devant le juge lundi après-midi à Marseille. © MAXPPP
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FF avec AFP , modifié à
Le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône devait être auditionné lundi à Marseille.

Le juge attendra pour recueillir les explications de Jean-Noël Guérini. La convocation prévue lundi devant le juge du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, mis en examen dans une affaire touchant à des marchés publics, a été reportée "sine die", a indiqué son Me Dominique Mattei.

Son directeur de cabinet Rémy Bargès, mis en examen dans un volet de l'affaire, était également convoqué par le juge Charles Duchaine, en vue d’une probable confrontation.

Le report a été officiellement justifié par des raisons procédurales, mais la véritable cause serait la fuite dans la presse de la date de cette convocation, selon une source proche du dossier.

Une affaire de trafic d’influence

Le sénateur Guérini, dont le frère Alexandre, patron de décharges, est au coeur d'une affaire qui secoue le PS marseillais depuis plus de deux ans, a été mis en examen le 8 septembre pour association de malfaiteurs, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts. La justice lui reproche notamment d'avoir demandé à son directeur de cabinet de remplacer des ordinateurs au conseil général à la veille d'une perquisition au siège de la collectivité. Pour cette raison, Rémy Bargès a été mis en examen en mai 2011 pour destruction de preuves.

Des soupçons de pots-de-vin

Au-delà d'une confrontation entre les deux hommes, le juge pourrait interroger plus longuement Jean-Noël Guérini sur le fond de l'affaire, qui s'est étoffé depuis l'automne. De nouvelles perquisitions ont eu lieu au conseil général, touchant cette fois des maisons de retraite construites dans le département et pour lesquelles la justice soupçonne que des pots-de-vin aient été versés à un proche d'Alexandre Guérini. Le conseil général s'est constitué partie civile.

Un ex-directeur de cabinet de Jean-Noël Guérini, Jean-François Noyes, a aussi été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre le délit de trafic d'influence, en sa qualité d'ex-président de 13 Habitat, l'office HLM du département. Jean-François Noyes et une ex-collaboratrice sont soupçonnés, écoutes téléphoniques à l'appui, d'avoir pris des décisions à la demande du frère de Jean-Noël Guérini, pour des embauches ou des attributions de logements.

Des investigations en Suisse

L'affaire s'est aussi enrichie d'investigations menées en Suisse, où la justice locale soupçonne Alexandre Guérini d'avoir blanchi de l'argent et enquête sur plusieurs comptes. La justice s’intéresse enfin à des déclarations d'un ancien cadre du conseil général, Jean-Marc Nabitz, qui a dénoncé des faits de corruption autour d'un incinérateur de la région.