La Réunion : l'état de catastrophe naturelle bientôt déclaré

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avec AFP , modifié à
VIDEO - Sur place, le ministre des Outre-Mer a assuré samedi que "ce qui se fera pour la Bretagne, on le fera ici". 

Etat de catastrophe naturelle ? Le ministre des Outre-Mer Victorin Lurel est arrivé samedi à la Réunion pour constater les dégâts causés par le dévastateur cyclone Bejisa. "La Réunion vient d'être frappée par un cyclone, un épisode absolument violent qu'on n'avait pas connu depuis 20 ans. C'était le devoir du ministre que je suis d'être là le plus vite possible", a-t-il déclaré à sa descente d'avion à 10 heures locales (7 heures à Paris).

"Il faut des éléments probants, respecter certains critères, notamment la vitesse des vents, pour que l'état de catastrophe naturelle soit déclaré", a rappelé Victorin Lurel lors d'une visite au centre opérationnel d'EDF à Saint-Denis. "Manifestement les conditions sont remplies", a-t-il ajouté, invoquant les rafales, les houles géantes et les pluies torrentielles qui ont accompagné le cyclone. "On fera aussi bien que pour la Bretagne. Il y aura une égalité de traitement", a promis le ministre arrivé le matin à La Réunion, 24 heures après la levée de l'alerte cyclonique rouge.

Cyclone à la Réunion

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Dégâts et bilan humain. Samedi, de nombreux axes routiers étaient toujours coupés sur l'île par des arbres déracinés, des branchages et des éboulis. Un premier contingent de 50 militaires est déjà à pied d'oeuvre, arrivé au lendemain du passage de Béjisa. Victorin Lurel a déclaré avoir "une pensée pour les victimes", rappelant qu'une personne a été tuée et 17 blessées, jugeant "remarquable" la gestion de la crise par le préfet et la collaboration des maires.

Il a aussi rendu hommage à EDF pour sa "réactivité" à remettre en état le réseau électrique. Samedi à midi, 72.000 abonnés de l'île étaient encore privés d'électricité, un pic de 181.000 foyers avait été atteint au plus fort du cyclone. "Le rétablissement risque d'être long et difficile" et prendra plusieurs jours, a prévenu la direction d'EDF qui s'est néanmoins engagée samedi à réalimenter au plus tard jeudi l'ensemble de ses clients privés d'électricité par le cyclone Bejisa.

200.000 foyers privés d'eau. S'agissant de l'alimentation en eau, 60% des abonnés, soit 200.000 foyers, étaient toujours à sec et 345.000 confrontés à des problèmes de qualité, l'eau demeurant impropre à la consommation, selon la préfecture qui informe que "cette situation pourra perdurer plusieurs jours après l'arrêt des intempéries". La préfecture a demandé à la population de ne pas consommer l'eau captée dans le milieu naturel, jugeant préférable celle du robinet après l'avoir fait bouillir.

Plusieurs communes sont également privées de téléphone, en particulier dans l'intérieur de l'île, dont Cilaos (sud), Saint-Paul (ouest), Saint-Philippe (sud). Entre 30 et 60% du réseau de téléphonie mobile est hors service, selon la préfecture. A Saint-Paul (ouest), une des communes les plus touchées, les dégâts s'élèvent à "plusieurs millions d'euros" dans le port de Saint-Gilles, selon le président de la Chambre de commerce Ibrahim Patel.

"Phase de sauvegarde" cyclonique. Après la levée de l'alerte rouge, dans la matinée, la "phase de sauvegarde" cyclonique est entrée en vigueur. "Cette décision ne signifie pas pour autant que les dangers ont disparu", a mis en garde le préfet Jean-Luc Marx. L'an passé, quasiment un an jour pour jour, le seul décès recensé l'avait été le lendemain du passage du cyclone Dumile.

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