L'incendiaire était un homme amoureux

© Max PPP
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Le pyromane est jugé pour avoir tenté d'incendier une auberge de jeunesse les soirs d'éclipse.

Jugé pour une passion dévorante. Un Toulousain de 38 ans comparaît jeudi devant le tribunal correctionnel de Saverne, dans le Bas-Rhin. Il est soupçonné d'avoir déclenché des incendies dans une auberge de jeunesse du département pendant une douzaine d'années. Le Toulousain reproche en fait à l'établissement d'être à l'origine de l'échec d'une histoire d'amour

Sans réponse de sa belle, il se venge

Les faits remontent à août 1999. Plus précisément quelques jours avant le 11 août, jour de l'unique éclipse solaire totale du XXeme siècle. Le Toulousain, féru d'astronomie, se rend en Alsace pour observer le phénomène. Là, il rencontre une jeune britannique dont il tombe fou amoureux. Mais du jour au lendemain, cette dernière ne donne plus signe de vie.

Son prétendant décide alors de partir à sa recherche. Il se souvient qu'elle loge dans une auberge de jeunesse et décide de s'y rendre. Le personnel lui apprend qu'elle est partie mais accepte de transmettre les lettres du jeune homme à la vacancière britannique. Sauf qu'il ne reçoit aucune réponse. Le Toulousain impute alors cet échec aux employés de l'auberge qui ont arrêté de transmettre toutes les lettres que l'amoureux écrivait.

"L'employé en a eu marre. Il ne les a plus postées. Par la suite, on a commencé à recevoir des mails puis des coups de fil anonymes. On a vite fait le lien", raconte la responsable de l'auberge au Parisien.

Il agissait les soirs d'éclipse

Mais les actes malveillants ne s'arrêtent pas là. "Il a commencé à s'attaquer à nos portes. D'abord avec du feutre, ensuite à la bombe noire. Il signait Adversaire août 1999. Après sa première tentative de mettre le feu nous avons porté plainte", poursuit la directrice. Au total, l'homme a tenté de mettre le feu deux fois à l'auberge de jeunesse. L'amoureux pyromane se vengeait chaque soir d'éclipse et lors du Nouvel An.

L'homme a pu être interpellé en décembre dernier grâce à la ténacité d'un gendarme à la retraite. "L'exploitation des données de l'ordinateur ont permis de tout confirmer", indique Jean-Jacques Schaeffer, le capitaine de la compagnie de Saverne.

Les résultats de l'expertise psychiatrique doivent être communiqués lors du procès. "Il est clair que quelque chose ne tourne pas rond. Ce gars n'est pas un Apollon.  a son travail, il ne faisait pas parler de lui. Avec cette Anglaise, il s'est mis martel en tête. A croire qu'il était illuminé par cette fille", résume un gendarme.