L’administration lui réclamait 146 euros après la mort de sa femme

Des feuilles de paie. Photo d'illustration.
Des feuilles de paie. Photo d'illustration. © MAXPPP
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Alexis Toulon et Stéphane Place , modifié à
Motif : ce retraité a perdu sa femme, enseignante, le 18 décembre. Or l’Éducation nationale lui a payé le mois complet.

La caricature de l’administration inhumaine et inflexible, Guy Coursan, retraité près de La Rochelle, est en train de la découvrir à ses dépens : le Trésor public était prêt à saisir sur son compte un trop-perçu par sa femme, enseignante, morte depuis sept ans. Choqué, il raconte son histoire au micro d’Europe 1.

Un drame personnel. Sa femme, Francine Coursan, était professeure en sciences médico-sociales au lycée Doriole de La Rochelle. Elle est décédée le 18 décembre 2006, en plein cours, d’une rupture d’anévrisme. A trois jours des vacances, c’est l’intégralité de son salaire mensuel qui lui est alors versé.

Un trop-perçu. Les jours travaillés ont bien été payés, mais n’étant pas restée à son poste jusqu’au bout, l’administration réclame le trop-perçu, qui s’élève à 146,66 euros. Et comme Francine n’est plus là pour payer et que ce qui est dû est dû, c’est à son héritier de payer. En d’autres termes, son mari, Guy Coursan, qui a appris la nouvelle par courrier en avril 2012. "C’est un choc. Elle a commis cette grave erreur de mourir le 18 au lieu de mourir le 31, ce qui aurait arrangé ce genre de problèmes", confie-t-il.

Un échange de courrier brutal. Choqué par la démarche, le retraité envoie un premier courrier à la Direction des finances publiques, afin de protester et de réclamer la prescription, qui est passée de cinq à vingt ans. La réponse est cinglante : le directeur régional le menace "d’effectuer des poursuites par toutes voies de droit". Et l’histoire  n’en reste pas là.

La relance de trop. Un an passe quand le retraité voit arriver, il y a quelques jours, une nouvelle lettre de relance, adressée de nouveau à sa femme. "Je ne sais plus à qui on demande cette somme : à ma femme, à moi ou au ciel", confesse aujourd'hui Guy Coursan au micro d’Europe 1. Il a appelé l’administration qui, bien que l’assurant de sa compréhension, assure ne pas pouvoir effacer la dette. La somme devait être prélevée directement. Mais comme l’explique simplement Guy Coursan au micro d’Europe 1 : "tout ça n’a que très peu d’importance, ce n’est pas les 146 euros qui me gênent, c’est le principe".

Arrêt des relances. Contactée par Europe1, la Direction générale des finances publiques assure toutefois "avoir examiné le dossier avec la direction régionale concernée". "Le titre a été émis en avril 2012, ce qui est bien tardif, même si les règles de prescription permettaient de le faire", assure-t-on à la DGFiP. Avant de conclure : "nous faisons le nécessaire  pour que M.Coursan ne soit plus relancé par nos services".