L’État va récupérer 313 documents manuscrits rédigés par le général de Gaulle entre décembre 1940 et décembre 1942, a tranché mercredi le tribunal de grande instance de Paris, considérant qu'il s'agissait d'archives publiques. Ces brouillons de télégrammes, adressés à des cadres de la France Libre, à Churchill ou à Staline, ont été acquis par le Musée des lettres et manuscrits après avoir été conservés pendant 70 ans par la secrétaire particulière du général, Marie-Thérèse Desseignet. Ils étaient placés sous séquestre depuis un peu plus d'un an.
Le tribunal a fait droit à la demande de l'Etat, représenté par le ministère de la Culture, pour qui il s'agit d'archives publiques "imprescriptibles et inaliénables", comme l'avait plaidé son avocat Me Cédric-Aurélien Burel, et souhaite voir ces documents rejoindre les archives nationales.
Le musée a annoncé dans un communiqué qu'il faisait appel, mais celui-ci n'est pas suspensif. Ces messages "concernent majoritairement les ordres que le général de Gaulle donne à ses compagnons, cadres dirigeants de la France Libre, chargés de piloter les combats militaires et politiques de la liberté au Moyen-Orient, en Afrique et dans le Paci?que", selon le musée des lettres et manuscrits. "Ils portent presque tous sur la période 1941-1942 et sont majoritairement destinés aux généraux de Larminat, Catroux, Koenig, Legentilhomme, Petit, Leclerc, à l'amiral Muselier, à l'amiral d'Argenlieu, à Pleven, Cassin et Palewski. Ils sont adressés de façon plus exceptionnelle à Churchill, Dejean, Tixier, Félix Eboué, et par ailleurs, quelques messages uniques sont adressés à Staline et au docteur Schweitzer", selon le musée privé parisien, qui les avait en partie exposés entre fin 2011 et avril 2012.