La facture monte. EDF a annoncé lundi avoir relevé de 2 milliards d'euros son estimation du coût de la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, situé dans la Manche, portée à 8,5 milliards d'euros inflation comprise, en partie à cause des problèmes et retards subis par le chantier. Le géant français de l'électricité a en revanche maintenu le calendrier de mise en service de ce réacteur de 3e génération, tablant toujours sur un démarrage de la production en 2016.
3,3 milliards annoncés en 2005
Le groupe a expliqué dans un communiqué avoir pris en compte dans cette révision à la hausse l'évolution du design de la chaudière (ou coeur du réacteur, ndlr), des études d'ingénierie supplémentaire, l'intégration de nouvelles exigences réglementaires, ainsi que des enseignements postérieurs à la catastrophe nucléaire de Fukushima intervenue l'an dernier au Japon. De plus, il a tendu compte d'"aléas industriels", comme le remplacement des "consoles" (énormes pièces métalliques entourant le bâtiment réacteur, que le groupe a dû remplacer après la détection de défauts) et ses conséquences sur le planning des travaux, qui a dû être réaménagé, ainsi que de "l'impact financier de l'allongement des délais de construction".
Le coût de cet EPR avait déjà été quasiment doublé l'an dernier à 6 milliard d'euros, contre 3,3 milliards annoncés en 2005. Outre les 2 milliards de surcoûts, l'inflation porte le total à 8,5 milliards d'euros en valeur actualisée, selon le groupe. L'an dernier, la mise en service du réacteur avait été repoussée à 2016, soit 4 ans de retard par rapport au calendrier d'achèvement initial.