Karachi : la DST bientôt entendue

Me Olivier Maurice, l'avocat des familles de victimes a demandé l'audition des deux anciens enquêteurs de la DST
Me Olivier Maurice, l'avocat des familles de victimes a demandé l'audition des deux anciens enquêteurs de la DST © MAX PPP
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Assiya Hamza , modifié à
Deux ex-policiers de la DST devront expliquer pourquoi ils ont privilégié la piste islamiste.

Ils sont soupçonnés d'avoir menti à la justice. Jean-Michel Roncero et Louis Caprioli, deux ex-policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST), seront prochainement entendus par le juge Marc Trévidic dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Karachi qui a coûté la vie à quinze personnes le 8 mai 2002, selon les informations du journal Le Parisien.

Les deux enquêteurs, responsables des investigations à l'époque sous la direction du juge Jean-Louis Bruguière, sont soupçonnés d'avoir privilégié la piste islamiste alors que l'expertise légiste de Dominique Lecomte prouvait le contraire. Le 13 mai 2002, l'experte affirme dans un rapport officiel que l'auteur présumé de l'attentat était "debout" près de la voiture piégée, précise le quotidien. Il ne s'agissait donc pas d'un kamikaze.

Le rapport d'autopsie jamais versé au dossier

Or, en dépit de ces conclusions, Jean-Michel Roncero explique dans une note rédigée le 4 mars 2003 que l'auteur de l'attentat était bel et bien un kamikaze comme l'atteste "l'examen du corps fait par les experts et sa position supposée lors de l'explosion". 

Une autre note du 16 mai 2002, classée secret-défense, prouve également que la DST connaissait les conclusions de la légiste, insiste encore le quotidien. En mars 2011, lors de son audition par le juge Trévidic, le juge Bruguière a admis n’avoir jamais versé le rapport d’autopsie au dossier.

Ce n'est qu'en 2007, avec l'arrivée du juge Trévidic que la piste islamiste a été abandonnée. La piste d'un contentieux franco-pakistanais est privilégiée depuis. Il serait lié à l'arrêt, en 1995, d'un versement de commissions par la France en marge du contrat sur la vente de sous-marins. Cet argent pourrait également avoir servi à financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.