Kalinka : le procès du Dr Krombach s’est ouvert

André Bamberski traque depuis 29 ans le meurtrier présumé de sa fille Kalinka.
André Bamberski traque depuis 29 ans le meurtrier présumé de sa fille Kalinka. © REUTERS
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avec Fabienne Le Moal
Dieter Krombach, soupçonné du meurtre de Kalinka, a été confronté mardi à la justice française.

 

Il attendait ce moment depuis trente ans. André Bamberski, le père de Kalinka, une adolescente de 14 ans retrouvée morte en 1982 en Allemagne, se trouve enfin physiquement confronté à l’assassin présumé de sa fille, au palais de justice de Paris, où le procès a débuté mardi matin.

 

Dans le box des accusés, le Dr Dieter Krombach, le beau-père de Kalinka, aujourd’hui âgé de 75 ans. Lors de cette première audience, il n'a pas eu un regard pour son accusateur et est apparu fatigué, s’appuyant sur une béquille. Il a gardé des séquelles de son enlèvement, commandité en octobre 2009 par André Bamberski, qui souhaitait le livrer une nouvelle fois à la justice.

 

Dieter Krombach avait été condamné en 1995 à Paris par contumace à 15 ans de réclusion criminelle pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", mais la sentence n’a jamais été exécutée. Le cardiologue a par ailleurs été condamné à deux ans de prison avec sursis en 1997 pour avoir violé une lycéenne de 16 ans qu'il avait endormie par anesthésie. En Allemagne, Dieter Krombach n'a jamais été poursuivi.

 

Après son rapt en 2009, la Cour de cassation a refusé de libérer l'Allemand, estimant qu'il pouvait être valablement jugé, même si sa présence en France résultait d'un délit d'enlèvement.

 

La fille du Dr Krombach défend son père

 

La fille de Dieter Krombach est venue d’Allemagne pour défendre son père. Elle est convaincue de son innocence. "Mon père n’a rien fait, il n’est pas coupable", a-t-elle lancé au micro d’Europe 1, fustigeant au passage André Bamberski, qu’elle qualifie de "fou" et de "maniaque".

 

"Il a détruit notre famille. Il veut faire justice, mais sur le dos des autres, et ça, ce n’est pas juste. Il n’a pas tué Kalinka, et il ne lui a rien fait", a-t-elle renchéri.

 

Encore des obstacles

 

L’issue de ce procès, prévu pour durer quatre jours, demeure pour le moins incertaine. Beaucoup de témoins allemands ne seront pas présents à la barre.

 

De plus, les avocats de Krombach plaident que leur client ne peut pas être jugé, notamment car il aurait été, selon eux, enlevé en toute illégalité.