Jean-Marie Messier fait son mea culpa

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
L'ancien patron de Vivendi Universal a fait profil bas au premier jour de son procès.

Les temps changent. L’ancien roi de la com’ est devenu discret. Au premier jour de son procès, Jean-Marie Messier a fait profil bas, évitant soigneusement la presse à son arrivée au tribunal correctionnel de Paris. Accompagné de son épouse, il a rejoint la salle d'audience par une entrée secondaire.

Costume sombre, cravate rouge, ton posé et expression aisée, Jean-Marie Messier, 53 ans, a avancé, en fin de matinée, les premiers pions de sa défense, sans oublier de faire son autocritique. L'ancien patron de Vivendi Universal a justifié la stratégie d'acquisitions tous azimuts de Vivendi au début des années 2000, devant le tribunal.

Il est accusé d'avoir dissimulé la catastrophe dans sa communication, manipulé le cours de l'action de sa société en faisant racheter massivement par le groupe ses propres titres en 2001, et aussi d'avoir tenté de se faire octroyer un "parachute doré" de 20 millions d'euros. Et doit répondre jusqu'au 25 juin de trois chefs de poursuite : diffusion d'informations fausses ou trompeuses, manipulations de cours, abus de biens sociaux.

"Des erreurs, sans doute"

"Nous cherchions à nouer des alliances pour développer des contenus et acquérir une dimension internationale", a indiqué Jean-Marie Messier. "Est-ce que cette vision était la bonne ? Aujourd'hui j'y crois toujours et c'est même devenu une réalité", a-t-il affirmé présentant certains projets du Vivendi de l'époque comme "l'anticipation du Blackberry".

Pour l'ancien patron de VU, l'exécution de la stratégie du groupe a été freinée par "des erreurs, sans doute" qu'il dit "assumer" mais surtout une succession d'obstacles technologiques, notamment les retards de développement du haut débit.

Un procès pour rien ?

Jean-Marie Messier doit répondre jusqu'au 25 juin de trois chefs de poursuite : diffusion d'informations fausses ou trompeuses, manipulations de cours, abus de biens sociaux. Mais l'ancien patron de VU et ses co-prévenus ne devraient pas avoir trop de mal à convaincre l'accusation de leur bonne foi : la procureure Chantal de Leyris a d'ores et déjà annoncé qu'elle soutiendrait les réquisitions générales de non-lieu qu'avait prises le parquet à l'issue de l'instruction.