"Je ne peux pas accepter qu'on lui tape juste sur les doigts"

Maxime est mort en 2008 après un accident de vélo.
Maxime est mort en 2008 après un accident de vélo. © MAXPPP
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avec Frédéric Michel et AFP
CRI DE COLÈRE - Cinq ans après la mort d'un ado au CHU de Strasbourg, ses parents demandent le renvoi du médecin devant les assises.

"Homicide volontaire". Pour eux, ce grand médecin ne pouvait ignorer l'état de leur fils et est responsable de la mort de l'adolescent de 16 ans. La famille de Maxime, jeune espoir du cyclisme décédé en 2008 après un accident, conteste le simple renvoi en correctionnelle requis contre un chirurgien. Elle demande à ce que le médecin soit jugé aux assises, pour "homicide volontaire".

"De la négligence". "Ce qui a été fait à mon fils, c'est inacceptable. On va peut-être le suspendre. Mais je ne peux pas accepter qu'on va lui taper sur les doigts pour lui de ne pas recommencer, que c'est simplement de la négligence. Max, on ne le fera pas revenir", dénonce Thierry Walter, au micro d'Europe 1.

Pas d'ablation de la rate. En 2008, Maxime, espoir à 16 ans du cyclisme régional, avait chuté et heurté lourdement le guidon de son vélo lors d'un entrainement. Il avait alors été transporté en urgence au CHU de Strasbourg, la rate fracturée. Mais le chirurgien, qui était d'astreinte mais absent de l'hôpital cet après-midi là, avait donné l'ordre, par téléphone, de ne pas pas pratiquer d'ablation.

"Aucune chance de survie". Sa décision n'avait pas été remise en cause malgré la dégradation de l'état de santé de Maxime, mort deux jours plus tard dans d'"atroces souffrances", selon sa famille. "Qui a fait onze année d'étude ?", avait lancé ce médecin aux parents de Maxime qui le pressaient de questions. "En refusant tout acte opératoire, il savait parfaitement qu'il (le) condamnait. Il ne lui a laissé aucune chance de survie", accuse l'un des avocats de la famille, Me Jean-Christophe Coubris.

"Le comportement détestable des médecins". La famille de Maxime dénonce également l'attitude de l'hôpital. "Ce qui est détestable c'est le comportement des médecins, qui vont falsifier, noyer le poisson et faire passer la famille pour des gens instables, pour empêcher la justice de faire son travail" estime l'autre avocat de la famille, Me Nicolas Fady.

Pas un cas isolé. Mardi, les parents de Maxime ont reçu le soutien inattendu d'un neurologue du CHU de Strasbourg. Les larmes aux yeux, le Dr Marescaux a affirmé que la mort du jeune homme n'était pas un cas isolé. Il assure que l'hôpital protège les médecins "par tous les moyens : pressions, calomnie, falsification". En prenant la parole ainsi, ce médecin se dit conscient "de se suicider" professionnellement.