Jacques Servier convoqué par la justice

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avec agences , modifié à
Le fondateur du laboratoire qui fabrique le Mediator est convoqué le 11 février.

Jacques Servier, le fondateur du laboratoire pharmaceutique du même nom est convoqué par la justice le 11 février prochain. L'audience aura lieu devant le tribunal de grande instance de Nanterre, indique Le Figaro dans son édition de lundi. Il s'agit d'une audience dite de conciliation, au cours de laquelle la justice devra décider ou non d'un éventuel procès. Et il est fort peu probable que la 9e fortune de France - selon le magazine Challenges - s'y présente.

"Les victimes ne peuvent pas attendre"

Cette convocation de Jacques Servier est la conséquence de la citation directe déposée par deux avocats parisiens, dont le premier représente plusieurs familles de victimes au pénal et le second représente une victime du Mediator. Une procédure express, sans enquête ni instruction. "Nous avons décidé d'agir sur le fondement de la tromperie pour obtenir très rapidement une décision de condamnation contre le laboratoire et ses dirigeants. Dans ce dossier, les victimes ne peuvent pas se permettre qu'un procès arrive dans une dizaine d'années", explique Me Charles-Joseph Oudin, l'un des avocats, sur Europe 1.

La citation concerne également les laboratoires Servier et Biopharma, qui a commercialisé le médicament suspendu en France depuis novembre 2009, mais aussi des personnes physiques, comme le directeur général délégué et pharmacien responsable du laboratoire.

Déjà plus de 100 plaintes

Les plaignants attaquent Servier pour "tromperie aggravée" des patients consommateurs de Médiator "sur la nature, l'espèce et les qualités substantielles, la composition" du médicament. Le 11 janvier dernier, l'Association des Victimes de l'Isoméride et du Mediator avait déposé 116 plaintes au parquet de Paris pour homicides et blessures involontaires. D'autres plaintes doivent être déposées cette semaine à Bordeaux.

Invité du Grand Rendez-Vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en France dimanche, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a dénoncé la "responsabilité première et directe" de Jacques Servier. Dans un rapport accablant, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) affirme que le fabricant du Mediator a "anesthésié" les acteurs du médicament pour dissimuler les risques.