"J’ai vu Chirac extraordinairement agacé"

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Fabienne Cosnay , modifié à
Dans quel état d’esprit est Jacques Chirac ? Réponse avec son avocat, Me Jean Veil.

Le communiqué diffusé par le bureau de Jacques Chirac, mardi, à l’annonce du report de son procès, était laconique. L'ancien chef d'Etat indiquait simplement avoir "pris acte" du "report du procès" des emplois fictifs de la ville de Paris dans lequel il devait comparaître, et affirmait d’ores et déjà être "présent à la date fixée par le tribunal pour la reprises des audiences".

Invité sur Europe 1 mercredi matin, son avocat Me Jean Veil, est revenu sur l’état d’esprit de Jacques Chirac à l’annonce du renvoi. "Je l’ai vu extraordinairement agacé", a-t-il confié. "D’habitude, c’est quelqu’un d’assez discret et qui ne manifeste pas beaucoup ses pulsions et ses sentiments, a rappelé son conseil, comme pour mieux souligner l’énervement qu’aurait exprimé mardi l’ancien président.

"Je l’ai vu extraordinairement agacé" :

"Chirac était prêt à s'expliquer"

Toute la journée de mardi, les avocats de Jacques Chirac se sont employés à démontrer que l’ancien président n’avait jamais voulu faire "capoter" son procès. "Il était serein et prêt à s’expliquer calmement", a indiqué mardi à Europe 1 l’un de ses avocats, Georges Kiejman. "Jacques Chirac souhaitait que ce procès ait lieu le plus vite possible, il voulait que cette affaire soit derrière lui et souhaitait, sur le plan de l’Histoire, démontrer aux Français qu’il n’y avait rien à lui reprocher", a renchéri Me Jean Veil, mercredi matin.

Le conseil a aussi balayé la théorie du "coup monté" assurant qu’il avait proposé à Jacques Chirac "plusieurs moyens pour faire retarder le procès" et que ce dernier les avait "tous refusés et rejetés de manière extrêmement ferme".

Un procès avant la fin 2011 ?

"Jacques Chirac sera présent aux prochaines audiences", a également indiqué Me Veil. L'avocat de Jacques Chirac a toutefois mis en garde contre le risque que le procès ait lieu en période pré-électorale, avant la présidentielle de 2012. Il existe "une tradition à Paris, mais (aussi) ailleurs dans les autres tribunaux, qu'aucun grand procès ayant une connotation politique puisse venir avant une échéance électorale significative",, a-t-il assuré. Et Jean Veil d’espérer que le procès ait lieu "en septembre ou en octobre, en tout cas avant la fin 2011".