Intempéries : à Esterre, c'est "l'apocalypse"

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C.B et Benjamin Peter , modifié à
REPORTAGE E1 - Ce village de 200 habitants des Hautes-Pyrénées a été dévasté par les inondations.

Après trois jours d'une météo chaotique, le Sud Ouest se met au travail pour réparer les dégâts. Les conditions climatiques sont en effet légèrement plus favorables depuis jeudi. La décrue est amorcée et les vigilances aux orages ont été levées. Mais certains petits villages dévastés sont toujours coupés du monde. C'est le cas d'Esterre, dans les Hautes-Pyrénées, où les dégâts sont considérables.

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Europe 1 s'est rendue sur place après que les habitants ont passé toute la nuit à travailler pour sauver ce qu'il reste du village.

Impossible d'aller plus loin. La route de Barèges, dans les Hautes-Pyrénées, s'est effondrée. Et à Esterre, le Bastan est sorti de son lit a tout emporté sur son passage, occasionnant des torrents d'eau boueuse. Un trou béant qui donne sur la rivière bloque complètement la route historique du Tourmalet, qui accueille chaque année le Tour de France.

"Ma maison est tombée comme un château de cartes". André Laporte, habitant d'Esterre, petit village de 200 âmes, a quant à lui vu sa maison s'effondrée sous ses yeux."Il n'y a plus de maison, il n'y a plus que la toiture et le portail d'entrée. Le bassin a raviné, il a creusé la maison de dessous, et j'ai vu ma maison tomber comme un château de cartes. Je l'ai vu tomber de chez mon beau-frère, qui a une maison juste au-dessus. Nous avons récupéré quelques papiers, mais il y a eu tellement de bruit que je suis parti. C'était ça ou je partais avec la maison. C'est une vie de cinquante ans qui est foutue. On repart à zéro", déplore-t-il au micro d'Europe 1.

"C'est l'apocalypse". Comme André, de nombreux habitants se mobilisent pour leur village. Toute la nuit, comme depuis trois jours, ils ont continué à surveiller le débit du Bastan pour tenter de sauver ce qu'il peut encore l'être. Cinq pelleteuses sont mobilisées pour remblayer la rivière et l'empêcher d'emporter d'autres maisons.

L'accès à Barèges ne se fait plus que par les airs ou via le Tourmalet (Images/Benjamin Peter) :

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Noël Fourtine, le maire de ville, ne reconnait pas son village. "Vous ne pouvez pas le voir parce que là c'est l'apocalypse. Mais avant, il y avait un jardin d'enfant, il y avait une promenade le long du bassin, il y avait une prairie, tout ça a été emporté. On n'a plus rien, on a que les yeux pour pleurer", commente l'élu sur Europe 1. Une cellule de crise a par ailleurs été installée dans la mairie et les habitants viennent chercher un sandwich ou une bouteille d'eau le temps que la rivière s'apaise.