Il s’appellera bien Daemon

"Il ne nous est jamais venu à l’esprit que l’on pouvait faire la liaison avec un démon", a assuré le papa.
"Il ne nous est jamais venu à l’esprit que l’on pouvait faire la liaison avec un démon", a assuré le papa. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Un juge aux affaires familiales a autorisé jeudi des parents à prénommer ainsi leur fils.

Il est né le 3 novembre et son prénom - Daemon - n’a cessé de faire débat depuis. Tout commence dès le lendemain de la naissance du petit garçon : en allant déclarer son fils à l'état civil de la mairie du Cateau-Cambrésis, dans le Nord-pas-de-Calais, Lionel se voit entendre dire par l'officier qu’il trouve le prénom Daemon "contraire à l'intérêt de l'enfant".

Le couple maintenant son choix, l'employé de la mairie déclenche alors la procédure prévue par la loi et avertit le procureur de la République de Cambrai. Celui-ci donne suite : jugeant, lui aussi, le prénom susceptible d'être "contraire à l'intérêt de l'enfant", il saisit le juge des affaires familiales.

Pour les parents, la bonne nouvelle est tombée ce jeudi. Le juge des affaires familiales a, en effet, autorisé le couple à appeler leur petit garçon Daemon. C’est certainement la fin du feuilleton puisque le parquet n'a pas prévu de faire appel.

Contacté par Europe1, le papa de Daemon n’a pas caché son étonnement du ramdam autour du prénom de ce fils : "lors du jugement, on m’a dit que cela pourrait être un préjudice pour lui pour sa carrière professionnelle, qu’il ne pourra pas être juge, avocat ou autre. Cela m’a surpris : ce n’est pas parce que mon fils s’appelle Daemon, qu’il ne  pourra pas être juge ou maire".

"On trouvait ça joli et original"

Daemon est la traduction latine de "démon", mais les parents préfèrent l’étymologie perse, "ange". Comment leur est venue l’idée ? "On l’a entendu à la télé, on trouvait ça joli et original. Il ne nous est jamais venu à l’esprit que l’on pouvait faire la liaison avec un démon", a confié le papa sur Europe1. Dans la série télévisée, "Vampire Diaries", l’un des personnages s’appelle Damon.

Invitée d’Europe1 jeudi, Stéphanie Rapoport, auteur de l’Officiel des prénoms, voit dans le prénom Daemon "une variante de Damon, déjà porté en France et assez répandu aux Etats-Unis". Pour elle, "c’est excentrique parce que c’est la première fois que l’on crée ce genre de variante, mais le processus qui consiste à créer des variantes ne l’est pas".

Et la spécialiste de relever d’autres "variantes originales et malheureuses", comme Tom que l’on écrit Tome, "à ne pas confondre avec le fromage", s’amuse-t-elle.

"X" ou "M" pour prénom

En matière d’excentricité, il y a toutefois bien "pire". Dans les recensements de l’Insee, cinq lettres de l’alphabet sont attribués en tant que prénom et portés en France : A M N L et X. "X est porté par une centaines d’enfants : 70 garçons et trente filles et M est le prénom de 200 personnes : 170 garçons et 30 filles", relève Stéphanie Rapoport.

Chaque fois, les procureurs ont laissé passer, "comme ils le font la plupart du temps" note Stéphanie Rapoport.