Il faut sauver les colonies de vacances

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Frédéric Frangeul avec Géraldine Ruiz , modifié à
Le coût et les inquiétudes des parents provoquent une baisse notable de fréquentation.

L’INFO. Les jolies colonies de vacances, immortalisées par la chanson de Pierre Perret en 1966, sont-elles en voie de disparition ? La question se pose alors que leur fréquentation ne cesse de baisser, en raison notamment de leur coût et de l’attitude des parents de plus en plus réticents à l’idée de laisser leurs enfants participer à ce type de séjour. En 2011, le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n’était plus que de 7,5%, comparé à 14% en 1995. Pour inverser la tendance, un rapport parlementaire propose notamment d'instaurer une taxe sur l'hôtellerie de luxe, afin de diminuer le coût des colos.

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Des budgets en baisse. Au sein des organismes qui gèrent les colonies de vacances, la tendance est désormais à privilégier les séjours moins longs et moins chers pour séduire les parents. "Au fil des ans, la place des classes moyennes se réduit dans ces séjours", souligne Laure, qui travaille pour l’un de ces organismes. Alors qu’auparavant, les séjours de trois semaines pour un coût de 1.000 euros trouvaient facilement preneur, il devient aujourd’hui ardu de remplir une colonie d’une semaine à 400 euros. "On a soit affaire à un public sans ressources, ultra-subventionné, soit à un public aisé qui peut se permettre ces dépenses", constate Laure au micro d’Europe 1.

colonie de vacances enfants

Des parents inquiets. Un autre raison de cette désaffection des colonies de vacances provient également de l’inquiétude des parents. Ces derniers craignent pour la sécurité de leurs enfants. "Ils mettent leur enfants plus tardivement dans les colonies de vacances et craignent toute sorte de dangers", souligne Annie Gennevard, présidente de la mission parlementaire sur l’accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisir. "Ils ont le sentiment qu’avec les séjours moins lointains, on peut mieux contrôler et récupérer les enfants en cas de problème", précise la députée UMP du Doubs.

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Des mesures préconisées. Reste que "les colonies de vacances sont une expérience formatrice et unique pour les enfants. Ils y apprennent à se débrouiller sans leurs parents", souligne Annie Gennevard. Alors, pour rendre les colonies de vacances plus attractive, la mission parlementaire propose de les rendre moins chères. A cette fin, les députés envisagent de taxer plus fortement les hôtelleries de luxe afin de un "fonds national d’aide au départ en vacances collectives" ou de distribuer plus de chèques vacances aux parents. Pour qu’à nouveau, les colonies de vacances riment avec "je voudrais que ça recommence".